LA MAJORITÉ des préparations, qu’elles soient magistrales, hospitalières ou officinales, sont à visée pédiatrique et leur nombre progresse d’année en année. C’est le constat dressé par l’Académie de pharmacie, qui a tenu une séance thématique sur la problématique de la prescription hors autorisation de mise sur le marché (AMM) de médicaments pédiatriques (voir aussi notre édition du 14 juin). Ainsi, 51 % des préparations hospitalières déclarées en 2010 étaient destinées aux enfants, contre 40 % en 2004, alors que le nombre total de préparations hospitalières a chuté pendant la même période.
Les officinaux sont également nombreux à réaliser des préparations pédiatriques : une enquête réalisée en 2011 auprès de 1 320 pharmaciens d’officine montre qu’une grande partie des préparations magistrales qu’ils réalisent en sortie d’hospitalisation sont à visée pédiatrique. Ces préparations permettent de pallier un manque de spécialités adaptées aux enfants. En effet, en pédiatrie, entre 11 % et 80 % des médicaments sont prescrits hors AMM. Cette variabilité s’explique en fonction de la prescription en ville ou à l’hôpital, du service hospitalier concerné, de la classe d’âge, etc. Malgré la mise en place du règlement pédiatrique européen en 2007, qui oblige les laboratoires à « faciliter le développement et l’accessibilité de médicaments à usage pédiatrique », seulement 52 nouveaux médicaments avec une indication pédiatrique ont été mis sur le marché en l’espace de cinq ans. Un résultat insuffisant, selon l’Académie de pharmacie, qui souligne l’importance des préparations dans ce contexte.
Renforcer le lien ville-hôpital.
Afin d’améliorer la qualité du service rendu, Martial Fraysse, pharmacien d’officine et membre du conseil national de l’Ordre des pharmaciens, estime qu’« il faudrait une unicité des formulaires au niveau de la ville et de l’hôpital, afin de réaliser dans les mêmes conditions de conformité les préparations pour les petits malades ». Pour lui, le pharmacien a un rôle important de pédagogie, pour expliquer le mode d’administration à la personne qui récupère le médicament, notamment quand ce n’est pas le père ou la mère de l’enfant. « Quand les parents travaillent, c’est la nounou ou le voisin qui vient récupérer le médicament et il existe un risque d’erreur possible lorsqu’il va retransmettre l’information », met-il en garde. Il insiste aussi sur la nécessité du retour d’information « Nous, officinaux, pouvons établir le "top 10" des sirops imbuvables, lance-t-il. C’est une information importante, notamment pour l’observance. On a tous dû trouver des stratagèmes, y compris avec nos propres enfants, pour leur faire avaler un médicament qui a mauvais goût ! »
Il encourage également ses confrères à s’investir dans la pharmacovigilance, en s’aidant notamment du portail Pharmavigilance mis en place par l’Ordre des pharmaciens. « C’est une obligation du pharmacien en cas de prescription hors AMM, rappelle-t-il. Des outils existent pour faciliter le travail des officinaux, il faut maintenant se les approprier pour soigner les petits malades », déclare-t-il. Enfin, il met l’accent sur l’importance d’un renforcement du lien ville-hôpital afin d’améliorer la qualité et la sécurité. Dans ce contexte, le dossier pharmaceutique aura un rôle important à jouer. « Lorsqu’il pourra être ouvert aussi à l’hôpital, nous pourrons communiquer de façon beaucoup plus simple », note Françoise Brion, chef du service pharmacie pédiatrique à l’hôpital Robert Debré à Paris et membre de l’Académie de pharmacie. « Nous sommes actuellement déjà engagés dans un modèle d’échange ville-hôpital qui n’a pas toujours existé », conclut-elle.
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