Les militants anti-avortement américains n’hésitent pas à présenter la progestérone comme un « traitement d’inversion » pour les femmes qui changeraient d’avis après avoir pris la pilule abortive. Une nouvelle aberration scientifique qui s’avère particulièrement dangereuse pour la santé des femmes.
Cette nouvelle fake news répandue par les militants anti-avortement américains est un véritable danger public. Le site de l’une de ces organisations « pro-vie » n’hésite pourtant pas à assurer que « l’inversion (des effets) de la pilule abortive peut aider à faire marche arrière » et ainsi donner « une seconde chance à la vie, juste à temps ». Celle-ci avance même des chiffres tels que « 4 000 enfants sauvés » ou « 64 à 68 % de taux de réussite ».
Le traitement en question ? La progestérone, prise dans les 24 heures après la pilule abortive, la mifépristone, mais avant le misoprostol. Face à ces allégations, désormais reprises par des hommes et femmes politiques de différents États américains qui souhaitent inscrire ce « traitement d’inversion à l’avortement » dans la législation, le Collège américain de gynécologie et d'obstétrique (ACOG) dénonce un traitement « sans fondement scientifique », « contraire à l'éthique » et qui « compromet la santé et la sécurité des femmes ». Ainsi, en 2019, une équipe de chercheurs de l'université de Californie avait dû interrompre prématurément leur étude visant à évaluer l’efficacité de ce traitement dit d’inversion, après de graves hémorragies internes chez certaines participantes.
D’après le laboratoire de la santé en ligne de l'ONG Meedan, dans les mois qui ont suivi la fin de la garantie constitutionnelle des Américaines à avorter, le traitement dit d’inversion a fait l’objet d’une explosion de la désinformation autour de l'avortement. Selon l’ONG, le danger « c'est de promouvoir un traitement non vérifié et potentiellement fatal afin d'être anti-avortement à tout prix, plutôt que de soutenir (le droit à) l'autonomie corporelle des personnes ».
Avec l'AFP.
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