La bonne idée au bon moment

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Publié le 01/06/2015
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À l’automne 2013, la ministre de la Santé Marisol Touraine annonce sa volonté de tester la dispensation de médicaments à l’unité et inscrit cette initiative au projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS) 2014. L’objectif est multiple : lutter contre l’antibiorésistance, limiter le gaspillage, améliorer l’observance, réduire les risques sanitaires et maîtriser les dépenses de l’assurance-maladie. D’abord surpris, les pharmaciens voient rouge. Cette idée, loin d’être nouvelle mais jamais mise en application jusqu’alors, ressort des cartons quelques mois après l’affaire du furosémide. L’histoire ? Une dame âgée qui élaborait elle-même son pilulier avait l’habitude de remettre les comprimés surnuméraires dans les blisters d’origine. Mais un jour elle s’est trompée, plaçant ainsi des somnifères dans le blister des diurétiques. Une erreur découverte tardivement, qui a permis de tester la réactivité de la chaîne du médicament. En quatre heures, deux lots de furosémide Teva 40 mg faisaient l’objet d’un rappel par l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM). Trois semaines plus tard, la justice concluait, après enquête, à une maladresse de la patiente et mettait le laboratoire hors de cause. Trois mois plus tard, Teva était à nouveau autorisé à distribuer son diurétique. Cet épisode a trouvé une conclusion relativement rapide grâce à un système de traçabilité irréprochable. Un système qui permet à la France d’être, à ce jour, exempte de toute contrefaçon de médicaments sur son territoire.

› M. M.

Source : Le Quotidien du Pharmacien: 3183