Pour Eric Myon, l’homéopathie a indéniablement ses limites. Mais ce constat est loin d’être un désaveu pour une thérapie qui, prescrite et dispensée par des personnes formées, fait selon lui ses preuves comme « corde complémentaire et supplémentaire » à un arc thérapeutique.
À ceux qui réclament des preuves d'efficacité, Eric Myon répond que, même en allopathie, la publication d'une étude n'est pas toujours suffisante. Il reconnaît, certes, que le fonctionnement de l’homéopathie n’a pu, jusqu’à présent, être établi de manière explicite. Mais « faut-il pour autant en réfuter l’efficacité ? », s’interroge-t-il. Et de citer l’étude EPI 3 dont les résultats démontrent les bénéfices cliniques en vie réelle de l'homéopathie sur une cohorte de près de 8 600 patients.
Le pharmacien insiste sur l’absence de risques iatrogènes et d’interactions, contrairement, rappelle-t-il, à la phytothérapie et aux huiles essentielles. Pourquoi dans ce cas ne pas tenter l’homéopathie dans des situations de stress, ou d’anxiété ? Le pharmacien réfute les accusations de retard de prise en charge et de pertes de chances adressées à la pratique homéopathique. Selon lui, les études portant sur ces dérives émanent de pays anglo-saxons où l’homéopathie est pratiquée de manière plus clivante. En France, l’approche des professionnels de santé est radicalement différente. « Médecins ou pharmaciens, que nous soyons ou non pour l’homéopathie, avons bénéficié du même cursus », rappelle-t-il, assurant que dans son entourage aucun prescripteur homéopathe ne pratique son art de manière exclusive. En retour, il observe que nombre de centres de cancérologie font de plus en plus appel à l’homéopathie pour atténuer les effets secondaires des chimiothérapies, à la demande des patients.
Le spectre d’un déremboursement constitue-t-il une menace pour l'économie officinale ? Eric Myon en redoute avant tout les conséquences pour la santé publique, notamment les transferts de prescription vers des produits comportant des risques iatrogènes.
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