Avec 1,6 million d’euros de chiffre d’affaires, la pharmacie représente 55 % des ventes en valeur de compléments alimentaires. La croissance a été dynamique en 2024, portée par les catégories « vitalité et immunité » et « stress et sommeil ». Pas de nouveauté dans les ingrédients phares ou les galéniques. Mais à noter, un recul pour les produits minceur.
L’officine reste le premier lieu de vente des compléments alimentaires et le plus dynamique, selon les chiffres 2024 publié par Synadiet, le syndicat national des compléments alimentaires qui rassemble les acteurs du marché. La pharmacie représente 55 % du chiffre d’affaires total, soit 1,6 million d’euros. Soit largement devant la vente à distance sur catalogue ou en ligne (11 %), la vente directe au domicile du consommateur (10 %), les magasins bio (8 %), la grande distribution (7 %). La pharmacie a même connu la plus forte croissance en 2024, avec une hausse de 8,2 % en valeur et 7 % en volume. La vente directe et la parapharmacie connaissent également une croissance de plus de 7 %. En revanche les magasins bio, moins fréquentés avec l’inflation, ont perdu 3,4 % de leur chiffre sur ce secteur.
« Le nouveau consommateur entre toujours sur le marché des compléments alimentaires par l’officine, analyse Christelle Chapteuil, vice-présidente de Synadiet, parce qu’il recherche le conseil du pharmacien en qui il a confiance. Même s’ils achètent ensuite en ligne pour une question de prix ou de praticité, ils recherchent un conseil santé avant se lancer. Il est d’ailleurs assez raisonnable, parce qu’il fait deux à trois cures par an. Depuis dix à quinze ans, il trouve dans les pharmacies une plus grande variété de produits. »
Les catégories les plus vendues
La « vitalité et immunité » arrive largement devant les autres catégories de compléments alimentaires vendus. Après une très forte progression entre 2019 et 2022 pendant le Covid, elle a de nouveau augmenté en 2024 de 16,41 % en pharmacie, mais également de 10,54 % en parapharmacie et 6,74 % en grandes et moyennes surfaces (GMS). « Les Français ont intégré que la prévention est importante pour rester en bonne santé », explique Christelle Chapteuil. Une autre catégorie est en progression de 14,7 %, les “voies respiratoires”. « L’hiver 23-24 a été très humide, combiné au fait qu’on utilise moins le gel hydroalcoolique et les masques. Le consommateur est passé régulièrement à la pharmacie pour une toux ou un rhume ». Autre « promesse » en expansion régulière depuis dix ans, et également en première position des ventes en grande distribution, « l’humeur- stress- sommeil », avec des produits à base d’oligo-éléments comme le magnésium, de plantes comme la valériane, ou de substances comme la mélatonine. La catégorie minceur est, elle, en régression, sauf les compléments détox et de drainage.
Les ingrédients phares
Les ingrédients les plus vendus sont les plantes (598 947 euros) et les vitamines et minéraux (492 797), présents depuis longtemps sur le marché. « Il n’y a pas de nouveautés mais des plantes qui s’installent sur le marché, comme l’artichaut, la valériane ou la passiflore », souligne Christelle Chapteuil. De leur côté, les probiotiques classés dans les substances se développent, ainsi que le collagène parmi les produits « protéines et acides aminés ».
Dans l’ensemble, avec près de 2,9 milliards de chiffres d’affaires, le marché du complément alimentaire est en progression, mais moins que dans d’autres pays européens. « Pendant longtemps, les Français pouvaient se soigner sans payer, les compléments alimentaires semblaient réservés au CSP ++. Depuis qu’ils participent au frais de santé, l’idée d’investir dans la prévention s’installe progressivement, explique la vice-présidente de Synadiet. Néanmoins, en termes de consommation par habitant, la France arrive en 15e position, avec un panier moyen de 20 euros par an, largement derrière les Belges, les Italiens, les Allemands… »
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