Le groupe américain Johnson & Johnson (J & J) et sa filiale Janssen ont été condamnés mardi, par un jury de Philadelphie, à payer 8 milliards de dollars de dommages et intérêts à un homme de 26 ans sous Risperdal (rispéridone) depuis son enfance et ayant développé une gynécomastie. J & J a immédiatement annoncé faire appel.
La réaction du groupe pharmaceutique ne s'est pas fait attendre. Jugeant le verdict « extrêmement disproportionné » par rapport au dédommagement initial fixé à 680 000 dollars et estimant que le tribunal des plaintes courantes de Philadelphie a porté atteinte aux droits de la défense en l'empêchant de verser au dossier des éléments clés sur l'étiquetage du Risperdal, J & J interjette appel. Le laboratoire fait l'objet de plus de 100 000 plaintes de patients accusant le Risperdal d'effets délétères, dont 18 500 plaintes d'hommes américains pour gynécomastie (développement de la poitrine) ou galactorrhée (écoulement de lait). Les précédents jugements ont condamné le laboratoire à des dommages et intérêts d'environ 1 million de dollars, à l'exception d'un homme dont la poitrine a atteint un bonnet E et qui s'est vu verser 2,5 millions de dollars de dédommagement. Cette fois, la somme avancée par le jury de Pennsylvanie atteint près de 10 % du chiffre d'affaires annuel du laboratoire.
Le plaignant, Nicolas Murray, est âgé de 26 ans et vit dans le Maryland. Autiste, il est sous Risperdal depuis l'enfance. À noter que ce neuroleptique, autorisé aux États-Unis depuis 1993 et en France depuis 1995, n'est pas indiqué dans l'autisme mais dans la schizophrénie et les troubles bipolaires. Il est aussi indiqué en courte durée pour traiter l'agressivité chez des enfants ayant des troubles graves du comportement et chez des personnes atteintes de la maladie d'Alzheimer.
Par ailleurs, J & J a également été condamné par un juge de l'État d'Oklahoma, en août dernier, à une amende de 572 millions de dollars pour son rôle dans la crise des opiacés, jugement dont le laboratoire a fait appel.
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