Après plus de six ans de bras de fer judiciaire, « le grand procès » du Mediator devrait bien avoir lieu : le parquet a demandé le renvoi en correctionnelle des Laboratoires Servier et de l'Agence du médicament.
S'il a lieu, le procès se tiendra en l'absence du principal protagoniste, Jacques Servier, fondateur des laboratoires, mort en 2014 à 92 ans. Le parquet de Paris a annoncé avoir requis mercredi le renvoi du groupe pharmaceutique pour « tromperie aggravée, escroquerie, blessures et homicides involontaires et trafic d'influence ». Il demande aussi un procès pour l'Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM) pour « blessures et homicides involontaires ».
Si les juges d'instruction, qui enquêtent depuis février 2011 sur ce dossier tentaculaire, devaient suivre les réquisitions du parquet, dix autres personnes morales, essentiellement des sociétés de la galaxie Servier, ainsi que quatorze personnes physiques seront renvoyées en correctionnelle.
Au terme de son réquisitoire de 597 pages, le parquet estime que les laboratoires ont dissimulé le caractère anorexigène du médicament et n'ont pas signalé les risques d'hypertension artérielle pulmonaire et de graves lésions des valves cardiaques (valvulopathies) qui lui étaient imputables.
La cour d'appel de Paris a rejeté mercredi les dernières requêtes déposées par les laboratoires qui avaient notamment demandé l'annulation de leur mise en examen pour « escroquerie » et « tromperie ». Leur avocat, Me François de Castro, a annoncé que le groupe pharmaceutique allait former un pourvoi en cassation, qui n'est toutefois pas suspensif et n'a donc pas empêché le parquet de prendre ses réquisitions.
Le Mediator fait encore l'objet d'une enquête pénale distincte à Paris et d'une multitude de procédures civiles.
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