Au lendemain de la publication de la déclaration conjointe de l’Union européenne et du gouvernement américain sur les droits de douane qui s’appliqueront aux différentes industries, l’instance représentant les groupes pharmaceutiques européens a tenu à réagir dans un communiqué. La Fédération européenne des industries et associations pharmaceutiques (EFPIA) souligne que de nombreuses incertitudes demeurent sur ce dossier et se dit toujours aussi préoccupée des conséquences de cet accord pour les patients et l’industrie pharmaceutique en Europe.
Exemptés depuis 30 ans de droits de douane lors de leur entrée sur le marché américain, les produits pharmaceutiques européens seront désormais taxés à hauteur de 15 %, comme le confirme le communiqué commun publié le 21 août par Bruxelles et Washington. Les deux parties se sont tout de même accordées sur la mise en place d’un régime spécial dans certains cas notamment pour « les produits pharmaceutiques génériques et leurs ingrédients, ainsi que des précurseurs chimiques ». Une concession qui ne suffit pas à satisfaire la Fédération européenne des industries et associations pharmaceutiques (EFPIA), instance qui réunit 33 associations nationales et 40 entreprises pharmaceutiques du Vieux continent. Dans un texte diffusé quelques heures après la parution de la déclaration conjointe UE/USA, l’EFPIA se dit préoccupée par un accord qui met fin à l’exemption de droits de douane sur l’ensemble des produits pharmaceutiques. « Nous comprenons le contexte dans lequel évoluent les décideurs politiques européens et reconnaissons les efforts déployés pour conclure un accord commercial pour l’Europe qui soit bénéfique à tous », commence par préciser l’EFPIA par la voix de sa directrice générale, Nathalie Moll. « Face à un potentiel droit de douane américain de 15 % sur les produits pharmaceutiques, à l'absence de perspectives claires d'exemptions pour les médicaments innovants et à l'absence de visibilité sur les futures politiques commerciales et tarifaires, nous restons préoccupés par l'avenir des patients et de notre secteur en Europe », souligne-t-elle néanmoins.
Avec l’instauration de ces droits de douane, les conséquences redoutées depuis plusieurs semaines par l’industrie pharmaceutique européenne, qui a exporté pour 120 milliards d’euros de produits outre-Atlantique rien qu’en 2024, sont toujours bien réelles : une augmentation du risque de pénuries de médicaments, un moindre accès aux traitements pour les patients et un impact négatif sur la recherche et développement, en Europe comme aux États-Unis. « Ces obstacles vont limiter notre capacité à collaborer à la découverte de nouveaux traitements pour relever les défis sanitaires mondiaux, des milliards d'euros vont être détournés de la recherche médicale », alerte en effet l’EFPIA, qui fixe une priorité aux décideurs européens : « obtenir des exemptions de droits de douane pour les médicaments innovants, afin de protéger les patients et garantir la compétitivité de l'industrie pharmaceutique européenne ». Si les réponses apportées dans les prochaines semaines sont satisfaisantes, l’organisation se dit persuadée que les entreprises pharmaceutiques qu’elle représente « continueront à investir en Europe », notamment dans le champ des traitements innovants.
Il y a déjà quelques mois, le laboratoire Sanofi avait annoncé son intention d’investir au moins 20 milliards de dollars aux États-Unis d’ici à 2030, pays où le groupe réalise près de la moitié de son chiffre d’affaires, notamment pour ses dépenses en recherche et développement. Une manière, déjà, d’anticiper l’instauration de ces droits de douane. En avril, les patrons de 32 groupes pharmaceutiques (dont Pfizer, Eli Lilly, AstraZeneca, Sanofi, Novo Nordisk, GSK, Servier, Ipsen…) avaient également écrit un courrier particulièrement menaçant à Bruxelles, avec « une liste de demandes pour rester en Europe malgré les droits de douane américains », rapportait alors « Les Échos », qui avait eu accès au document.
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