Alors que l’industrie pharmaceutique française et européenne demandait leur exclusion de toute mesure tarifaire, les produits pharmaceutiques seront bien taxés à hauteur de 15 % à leur entrée aux États-Unis, selon un communiqué commun publié le 21 août par l'Union européenne et l'administration Trump. Un document qui précise néanmoins que les produits pharmaceutiques génériques et leurs ingrédients, ainsi que les précurseurs chimiques, échapperont à ces mesures.
Le couperet est tombé pour les groupes pharmaceutiques européens qui exportent leurs produits vers les États-Unis. Ce 21 août, Bruxelles et Washington ont publié une déclaration conjointe qui fait suite à l'accord commercial conclu le 27 juillet sur l’explosif sujet des droits de douane, qui fait frémir l’industrie européenne. Selon ce document, « un taux de droit maximal et global clair de 15 % pour la grande majorité des exportations de l'UE » s’appliquera et concernera donc notamment les « produits pharmaceutiques ».
À compter du 1er septembre cependant, un certain nombre de groupes de produits bénéficieront d'un régime spécial. Parmi eux : « les produits pharmaceutiques génériques et leurs ingrédients, ainsi que des précurseurs chimiques », ce qu’a confirmé lors d’une conférence de presse le commissaire européen au Commerce, Maros Sefcovic. « Nous avons intégré des exemptions significatives, des droits zéro ou quasi, dans des domaines importants », s’est-il félicité, citant notamment les produits pharmaceutiques génériques. « C’est une première étape, l’UE et les États-Unis vont réfléchir à d’autres exemptions possibles à l’avenir pour d’autres secteurs (…). ll s'agit d'un accord stratégique important, que nous soutenons pleinement », a-t-il résumé.
Pas certain cependant que les représentants de l’industrie pharmaceutique française et européenne soient complètement satisfaits par ces déclarations. Fin juillet, le LEEM, l’organisation professionnelle des entreprises du médicament opérant en France, avait demandé « d’exclure explicitement et durablement de toute mesure tarifaire les produits pharmaceutiques », ce qui était le cas jusqu’à aujourd’hui. « Les médicaments, vaccins, dispositifs médicaux et intrants pharmaceutiques ne sont pas des biens comme les autres. Leur circulation libre et fluide est une condition indispensable à la continuité des soins et à la résilience de nos systèmes de santé », soulignait le LEEM. La Fédération européenne des industries et associations pharmaceutiques (EFPIA) avait elle aussi exprimé son opposition franche à toute instauration de droits de douane sur les médicaments. « Cela perturbera les chaînes d'approvisionnement, impactera les investissements en recherche et développement et, à terme, nuira à l'accès des patients aux médicaments des deux côtés de l'Atlantique », alertait l’instance.
Il y a quelques jours, l’administration Trump avait même fait des annonces encore plus offensives concernant les droits de douane appliqués aux produits pharmaceutiques européens. Avec l’idée de mettre en place « un droit de douane bas » sur ces produits, puis « dans un an, un an et demi maximum, cela sera 150 % et ensuite 250 %, parce que l'on veut des médicaments fabriqués dans notre pays », avait ensuite ajouté Donald Trump. Dans des courriers adressés à 17 entreprises du secteur, le locataire de la Maison-Blanche leur avait en effet demandé d'abaisser les prix de leurs produits sous peine de représailles. Avec un ultimatum : présenter des « engagements fermes » en ce sens avant le 29 septembre. Ces menaces du président d’américain ont essentiellement pour but de favoriser la relocalisation de la production outre-Atlantique, notamment celle des médicaments, dont les prix sont nettement plus élevés dans son pays que dans la grande majorité des autres états industrialisés.
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