Mise en lumière pendant la crise du Covid-19, l’usine Famar qui est notamment le seul fabricant de la chloroquine en France, a peut-être trouvé un repreneur sérieux. Initié par le spécialiste de la reprise d’entreprises en difficulté Industry, le projet associe la biotech française Neovacs et le fonds d’investissement luxembourgeois Cofilux-Secufund. Il sera examiné demain par le tribunal de commerce de Paris.
Avec la reprise de 150 des 243 salariés de l’usine Famar de Lyon, il s’agit du projet de reprise le moins défavorable socialement. En redressement judiciaire depuis le 24 juin 2019, Famar était menacée de fermeture à très court terme, son carnet de commandes s’arrêtant net au 3 juillet (lire notre article « abonné »). Selon un communiqué de Neovacs daté d’hier, les trois partenaires proposent « un plan de redressement par voie de continuation avec reprise du capital de la société Famar Lyon ». Leur but est de « reprendre le site et y investir massivement, afin de le redynamiser et d’en faire un site majeur de l’industrie de santé et du médicament en France, dans un contexte où ces industries sont appelées à jouer un rôle croissant dans notre économie ».
Le projet repose sur un investissement de 37 millions d’euros sur 5 ans et projette ainsi d’augmenter les effectifs « de 150 salariés repris à plus de 400 ». Pour cela, cinq axes de développement sont priorisés. D’abord par l’apport de nouvelles activités industrielles dès le mois d’août, notamment en convertissant une ancienne ligne de production de sirops en une ligne dédiée aux gels hydroalcooliques, et en développant une activité de remplissage aseptique, en octobre prochain, « en vue de la production, dans les meilleurs délais possible, du futur vaccin » contre le Covid-19. Les repreneurs potentiels souhaitent également relancer l’activité historique du site, ce qui nécessite des investissements de remise à niveau et l’obtention des autorisations auprès de l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM). Un accord a déjà été conclu dans ce sens avec le génériqueur Cristers. Enfin, le projet présenté compte, à terme, implanter une unité de bio-conditionnement et des produits de santé sensibles (poches de sang et de plasma, tissus, greffons…) pour un investissement de 15 millions d’euros, et créer un centre de formation et un incubateur de sociétés biotechnologiques.
Une précédente offre de reprise du site en avril dernier n’avait pas abouti. Les syndicats l’avaient qualifiée de « peu sérieuse » au vu d’une reprise de seulement 50 collaborateurs. Collaborateurs qui rappellent que l’usine ne fabrique pas seulement de la chloroquine mais aussi une dizaine de médicaments d’intérêt thérapeutique majeur (MITM). De son côté, l’équipe de repreneurs potentiels souligne que, dans les années 1980, cette usine était la plus importante du groupe Rhône-Poulenc au niveau mondial.
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