ALORS QUE le vaccin A (H1N1)v suscite bien des réticences en France, notamment en raison de l’utilisation de thiomersal, des médecins de Buenos Aires viennent de montrer que ce conservateur ne modifie que très peu et très transitoirement les taux sanguins de mercure. L’équipe argentine dirigée par le Dr Michael Pichichero a étudié les taux sanguins de mercure, avant et après la première injection vaccinale contenant du thiomersal, chez 72 nouveau-nés prématurés et de petit poids. Même dans cette population très fragile, les taux de mercure étaient très bas après le vaccin. Sans compter que « nous avons constaté que les taux sanguins de mercure avant la vaccination n’étaient pas nuls, parfois identiques à des taux postvaccinaux. Par le simple fait de respirer, les mères transmettent à leurs nouveau-nés de faibles quantités de mercure... Une fois les bébés vaccinés, les taux sanguins ont augmenté de façon immédiate mais très modeste, avant de revenir à leur taux basal au 10e jour », explique le Dr Pichichero.
Utilisé auparavant de manière universelle dans les vaccins, le thiomersal fait l’objet d’une controverse depuis une dizaine d’années. Alors que la composition du conservateur est à 50 % d’éthyl de mercure, l’exposition à de hautes doses de ce métal liquide avait été associée à des atteintes cérébrales et rénales. Par mesure de précaution, le thiomersal a ainsi été supprimé de la fabrication des vaccins aux États-Unis en 2001, puis en Europe, en dépit de l’avis rassurant de l’OMS.
Il s’agit de la troisième étude de l’équipe sur ce thème, la première étant menée chez des nouveau-nés à terme, la seconde chez des nourrissons âgés de 2 à 6 mois. Les auteurs avaient déjà constaté que les taux de mercure s’élevaient très peu et rapidement après l’injection avant de revenir à leur niveau pré-vaccinal dans les 3 à 7 jours. D’après le pédiatre argentin, l’ensemble de ces données concernant des vaccins contenant du thiomersal devrait rassurer sur la tolérance et la sécurité d’emploi du vaccin A (H1N1)v.
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