Automédication : une croissance fragile

Présenté ce matin, le baromètre 2015 de l’AFIPA* sur les produits du « selfcare » révèle un retour à la croissance pour le marché de l’automédication. Après deux années difficiles, les médicaments de prescription médicale facultative (PMF), remboursables ou non, non prescrits et non remboursés, progressent de 5,2 % en valeur à 2,256 milliards d’euros.

Les ventes atteignent les 481 millions d’unités, soit une hausse de 3,5 %. L’embellie est réelle mais repose uniquement sur une augmentation des pathologies hivernales. Pas de quoi se réjouir pour l’AFIPA qui souligne que les raisons de cette amélioration sont conjoncturelles et non structurelles. Cela « n’occulte en rien le manque de stabilité du marché de l’automédication (…), le manque cruel de stratégie et d’impulsion politique ».

Au global, le marché du selfcare, incluant donc également les dispositifs médicaux et les compléments alimentaires, progresse de 6,4 % en valeur, à 3,706 milliards d’euros. Il représente ainsi 10,4 % du chiffre d’affaires de l’officine et surtout « 37,2 % de la croissance globale de leur activité », indique Pascal Brossard, président de l’AFIPA.

Notant que Marisol Touraine, ministre de la Santé, dans une réponse écrite à une question de la députée Dominique Orliac, reconnaît que « l’automédication est un enjeu important de santé publique », l’AFIPA passe à l’action. L’association va publier en mars prochain un manifeste à l’attention des politiques, une sorte de « boîte à outils » regroupant toutes ses recommandations, à un peu plus d’un an de la prochaine élection présidentielle.