Les dysfonctions sexuelles peuvent être dues à des facteurs psychologiques et/ou physiques. En malmenant l’intimité des hommes, elles peuvent entraîner une contrariété voire un réel mal-être. Or il n’est pas toujours aisé pour eux d’en parler, que ce soit avec leur partenaire ou leur médecin.Baisse de la libidoComment la définir ?Elle correspond à une diminution du désir sexuel. La diminution de la libido peut tout d’abord être due à des facteurs psychologiques comme du stress, de la fatigue, une dépression ou encore des tensions dans le couple. Ensuite, certains médicaments peuvent être mis en cause ; c’est le cas par exemple de certains bêtabloquants, anticancéreux ou antidépresseurs. Enfin, il peut exister une cause médicale comme le diabète, un trouble thyroïdien ou de faibles taux sanguins de testostérone.Comment la prendre en charge ?Prendre en charge la composante psychologique est primordial. La baisse de libido est un trouble qui apparaît chez de nombreux hommes (et de nombreuses femmes) selon les moments de leurs vies. Un décès, une pression professionnelle, une séparation, ou simplement la routine sont autant de causes pouvant la provoquer. Il n’y a donc aucune honte et aucune situation irrémédiable. Le patient doit comprendre qu’avoir l’esprit apaisé permet souvent de régler le problème. Et pour cela, il faut non seulement avoir suffisamment d’heures de sommeil mais aussi avoir une bonne hygiène de vie. La pratique d’une activité sportive régulière permet de sécréter des endorphines et de lutter contre le stress. Excès d’alcool et tabac font également mauvais ménage avec la libido. Le bien-être psychique passe également par le fait de pouvoir profiter de moments à soi mais aussi par un dialogue ouvert avec son partenaire. C’est pourquoi une psychothérapie, seul ou en couple, peut être conseillée.Le pharmacien peut également proposer des compléments alimentaires pour aider à stimuler la libido. Il s’agit d’extraits de plantes aphrodisiaques ou stimulantes comme le guarana, le ginseng (déconseillé chez les personnes sous antidiabétiques ou sous AVK) ou encore le tribulus (déconseillé en cas de traitement antihypertenseur ou antidiabétique). Enfin, on peut conseiller la prise de magnésium pour lutter contre le stress et la fatigue.Dysfonction érectileComment la définir ?Elle se caractérise par une incapacité persistante ou récurrente à atteindre ou maintenir une érection satisfaisante en vue d’un rapport sexuel. Il existe différents facteurs favorisants, notamment d’ordre psychologique, neurologique ou vasculaire. L’âge peut encore une fois être mis en cause, tout comme certaines pathologies chroniques (diabète, pathologies cardiovasculaires, dépression…) ou certains traitements médicamenteux (bêta-bloquants, diurétiques thiazidiques, anti-androgènes, neuroleptiques pour ne citer qu’eux). Une consommation excessive d’alcool ou l’usage de stupéfiants peuvent également être à l’origine d’une dysfonction érectile. Enfin, elle peut faire suite à une chirurgie, notamment celle de la prostate !Comment la prendre en charge ?En cas de troubles avérés, le médecin prend d’abord en charge les facteurs de risques et comorbidités du patient, puis il évalue son statut cardiovasculaire. L’implication du/de la partenaire est importante étant donné la composante psychologique souvent liée à ces troubles.Si un traitement médicamenteux s’avère nécessaire, les inhibiteurs de la phosphodiestérase de type 5 (IPDE-5) sont utilisés en première intention (avanafil, sildénafil, tadalafil). Ils entraînent un relâchement des muscles lisses et l’afflux sanguin dans les tissus péniens, ce qui provoque une érection. Ils sont contre-indiqués en cas de prise de dérivés nitrés. De plus, ils peuvent être à l’origine d’effets indésirables plus ou moins gênants comme des céphalées, des vertiges, des rougeurs du visage, des troubles de la vision ou encore une congestion nasale. Leur action débute au moins 15 à 30 minutes après la prise, à condition qu’il y ait une stimulation sexuelle.Le traitement local à base d’application pénienne de prostaglandine E1 (alprostadil) constitue une alternative aux IPDE-5. Il provoque la relaxation des cellules musculaires lisses du tissu érectile. Cette forme crème s’applique au-dessus du méat urétral. L’érection se produit 5 à 30 minutes après l’application.En cas d’échec ou de contre-indication aux IPDE-5, le recours à des injections intracaverneuses d’alprostadil constitue un traitement de seconde intention. L'injection doit être faite, dans des conditions aseptiques, dans le corps caverneux, sur la face latérale, à droite ou à gauche du pénis. Le patient doit prendre garde à ne pas injecter dans les veines du pénis ou les nerfs du côté supérieur et dans l’urètre du côté inférieur. L’injection doit être terminée dans les 5 à 10 secondes et une compression manuelle doit être faite sur le point d’injection pendant 2 à 3 minutes. Cependant, elles sont contre-indiquées chez les patients prédisposés au priapisme du fait de certaines affections comme une drépanocytose, un myélome multiple ou une leucémie. Les effets indésirables les plus fréquents sont des douleurs péniennes. L’érection survient rapidement, 5 à 10 minutes après l’injection.Les conditions de remboursement par l’assurance-maladieContrairement aux traitements oraux, les traitements locaux à base de prostaglandine E1 peuvent être pris en charge par l’assurance-maladie. Pour cela, ils doivent être prescrits selon la procédure des médicaments d’exception dans le traitement des troubles de l’érection chez les patients souffrant de paraplégie et tétraplégie, de traumatisme du bassin compliqué de troubles urinaires, de séquelles de la chirurgie (anévrisme de l’aorte, prostatectomie radicale, cystectomie totale et exérèse colorectale), de séquelles de radiothérapie abdominopelvienne, de séquelles de priapisme, de neuropathie diabétique avérée ou de sclérose en plaques.Au-delà des modalités de prise, il est important que la ou le partenaire soit impliqué(e) dans le traitement. En effet, une part non négligeable des échecs thérapeutiques est due au refus d’un « rapport programmé » de sa part.
Les dysfonctions sexuelles
Publié le 02/02/2023
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Source : lequotidiendupharmacien.fr
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