Relativement rare, l’algie vasculaire de la face (AVF) est une céphalée primitive qui affecte moins d’un adulte sur 1000, touche entre trois et six hommes pour une femme et se développe généralement entre 20 et 40 ans.Signes cliniques. L’AVF se caractérise par des céphalalgies récurrentes fréquentes, parfois déclenchées par la prise d’alcool, de café ou de tabac, peu prolongées (15 minutes à 3 heures et donc moins prolongées que les crises de migraine) à type de déchirement ou de brûlure : la douleur, strictement unilatérale, est péri- ou supra-orbitaire et/ou temporale. Elle provoque une douleur souvent comparée à une « fracture » pour une présentation d’intensité modérée ou à une « amputation sans anesthésie » pour une AVF sévère, les douleurs étant à ce point atroces qu’elles peuvent conduire au suicide. La crise s’associe à des signes neurovégétatifs (parasympathiques) unilatéraux : du côté affecté, l’œil rougit, larmoie, est en myosis, avec parfois un œdème et une ptôse palpébraux, le nez est congestionné ou présente une rhinorrhée, il y a sudation et agitation avec impossibilité à tenir en place dans 90 % des cas.Les crises, souvent quotidiennes, surviennent volontiers à heures fixes (une à huit par jour : deux à trois en moyenne), sur des périodes de 2 à 8 semaines, avec une rythmicité circannuelle. Elles peuvent disparaître pendant des mois ou des années puis récidiver. Dans quelque 10 % des cas, la maladie se chronicise avec alors absence de rémission (un an sans rémission de plus d'un mois).Le diagnostic repose sur l'interrogatoire mais, lors de la première crise, l’imagerie éliminera une autre affection et notamment une dissection carotidienne (syndrome de Claude Bernard-Horner). Il existe des cas exceptionnels de patients souffrant à la fois de migraine et d’AVF. Par ailleurs, des femmes migraineuses peuvent voir apparaître des crises d’AVF, notamment lors de la ménopause.Le traitement préventif impose l’éviction des facteurs déclenchants (notamment de l’alcool) lorsqu’il y en a.Les accès aigus sont traités par sumatriptan SC (posologie maximale de 2 injections/j, séparées par un intervalle d'au moins 1 heure, avec sédation en 5 à 15 minutes) ou par oxygénothérapie.Les formes chroniques sont améliorées, inconstamment et partiellement, par la prescription en traitement de fond de vérapamil, de glucocorticoïdes (1 mg/kg d’équivalent prednisone, pendant 7 jours, avec risque de rebond à l'arrêt) et divers autres types de médicaments tels l’indométacine (parfois efficace) ou le lithium. Les anticorps anti-CGRP semblent efficaces sur certains patients mais ne sont pas indiqués en France dans l’AVF : une pétition en ligne a recueilli plus de 120 000 signatures et un appel a été lancé en septembre dernier au ministre de la Santé pour qu’ils soient agréés et remboursés dans ce cadre - comme l’est, par exemple, le galcanézumab aux États-Unis.
L'algie vasculaire de la face
Publié le 02/11/2021
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Source : lequotidiendupharmacien.fr
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