Indispensable aux nouvelles missions

Espace de confidentialité : ce qu’il faut savoir avant de l’aménager

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Publié le 26/09/2024
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Les missions des pharmaciens se multipliant, l’espace de confidentialité est devenu un incontournable de nos officines. Surface, matériel, décoration… Voici quelques questions à se poser avant de l’aménager.

La superficie minimale de l’espace de confidentialité se situe entre 6 et 7 m2

La superficie minimale de l’espace de confidentialité se situe entre 6 et 7 m2
Crédit photo : BURGER/PHANIE

Que veut-on faire dans l’espace de confidentialité ?

C’est la première question à se poser. Aménager un espace de confidentialité oui, mais pour y faire quoi ? Si certaines missions sont communes à beaucoup d’officines (vaccinations, entretiens pharmaceutiques, premiers soins, prises de tension etc), d’autres sont plus spécialisées et nécessiteront un aménagement et/ou du matériel particulier (appareillage en prothèses mammaires externes, accompagnement diététique…). Si la superficie de l’officine le permet, il peut d’ailleurs être intéressant de mettre en place plusieurs espaces distincts, et d’éviter de toujours utiliser la salle d’orthopédie. Les missions du pharmacien se diversifient, autant suivre l’évolution de la profession si cela est possible.

Quelles sont les normes d’aménagement ?

L’article 8 de la convention nationale organisant les rapports entre les pharmaciens titulaires d’officine et l’assurance-maladie définit l’espace de confidentialité comme un lieu « où le pharmacien peut recevoir isolément les patients et permettre ainsi un dialogue avec le patient en toute confidentialité ».

De plus, la superficie minimale de l’espace de confidentialité se situe entre 6 et 7 m2. Mais quelle que soit sa taille, l’aménagement doit tenir compte des lois sur l’accessibilité des personnes à mobilité réduite. Cela concerne l’accès au local, une largeur de porte minimale de 90 cm et un espace suffisant pour qu’une personne en fauteuil puisse y faire demi-tour.

Enfin, la pièce doit pouvoir être désinfectée facilement et la collecte des déchets d’activités de soin à risque infectieux doit être prévue en amont.

Quel matériel doit-on y installer ?

L’espace de confidentialité doit idéalement être pourvu d’un poste informatique (accès aux données numériques du patient, messagerie sécurisée avec les autres professionnels de santé…), d’un siège pour installer confortablement le patient (voire deux si l’espace le permet puisque certains viennent accompagnés), de placards, tiroirs ou étagères pour ranger les catalogues, les dossiers ou encore le matériel de dépistage et si possible d’un point d’eau. Les pharmacies les plus spacieuses pourront s’équiper d’un lit, utile en cas de malaise ou pour la prise de certaines mesures.

Un chariot ou autre contenant « pratique » contenant antiseptique, cotons, pansements, gants, compresses, boîte DASRI, seringues d’adrénaline sera le bienvenu pour les premiers soins et les vaccinations.

Si l’officine réalise des TROD, le matériel adapté devra être prévu. Par exemple, pour les TROD angine, une petite lampe (la lampe frontale est très pratique !) et un minuteur seront très utiles en plus des écouvillons, réactifs et bandelettes test.

Enfin, de la documentation à destination des patients peut être mise de côté afin d’être proposée lors d’entretiens pharmaceutiques. Cela concerne également les carnets de suivi de glycémie, les attestations de vaccination…

Mes patients vont-ils être à l’aise ?

Faire de l’espace de confidentialité un lieu accueillant, justement pas trop « médicalisé » mais au contraire confortable peut paraître difficile. Et pourtant quelques astuces peuvent permettre de rassurer ceux qui vont y entrer et qui sont peut-être anxieux à l’idée de faire un vaccin par exemple. Ainsi, on ajoutera une touche « cocooning » en utilisant des matériaux comme le bois, des peintures chaudes ou un éclairage clair mais pas trop agressif.

Quelle communication pour l’espace de confidentialité ?

Il faut tout d’abord prévoir une signalétique pour identifier cet espace et pour que les patients sachent qu’il existe. « Espace de confidentialité » écrit sur la porte, pictogrammes avec seringue ou pansement… chacun peut y aller de son idée. Au-delà de signaler sa présence, cela permet aussi d’ouvrir le dialogue et d’informer sur les différents services proposés par l’officine car tous les patients ne les connaissent pas !

Si l’espace le permet, on peut aussi y exposer du matériel d’autosurveillance comme les tensiomètres, ou encore y mettre des affiches de campagnes de sensibilisation. Les possibilités sont multiples !

A-S. L.


Source : Le Quotidien du Pharmacien