Asthme du nourrisson et du jeune enfant

Un nouveau traitement oral non stéroïdien

Publié le 12/04/2010
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L’asthme du nourrisson est fréquent et peu de traitements sont disponibles. De plus, le mode d’administration par voie inhalée n’est pas toujours facile à mettre en œuvre, les cris empêchant les dépôts de bonne qualité. C’est pourquoi la mise sur le marché, en France, depuis le 4 mars, d’une forme adaptée d’un antileucotriène, Singulair 4 mg (montelukast sodique), utilisé per os, offre une alternative intéressante.

L’ASTHME AFFECTE en France plus de 10 % des enfants et un enfant de moins de 3 ans sur deux aura au moins un épisode de sifflement respiratoire. Chez les nourrissons, seuls les corticoïdes inhalés et les bêta-2 mimétiques de courte durée d’action sont utilisables. Ils diminuent les symptômes sans toujours les faire disparaître, particulièrement en période hivernale avec la recrudescence des viroses. De plus, la corticothérapie n’est pas dénuée d’effet sur l’axe cortico-surrénalien et la croissance : 3 ou 4 cures par an (5 jours à la dose de 5 mg par kg) ont un effet mesurable. Les antileucotriènes, par leur mécanisme d’action anti-inflammatoire différent des corticoïdes, sont complémentaires. Ainsi, au lieu d’augmenter les doses de corticoïdes ou de bêta-2-mimétiques, il est désormais possible d’associer le Singulair chez les enfants de 6 mois à 5 ans lorsque l’asthme est mal contrôlé.

À partir de 2 ans, Singulair peut être prescrit en monothérapie dans deux cas : 1) en préventif chez le jeune patient présentant un asthme d’effort ; 2) en cas d’asthme modéré sans antécédent de crises récentes nécessitant une prise en charge par corticothérapie orale.

Ce traitement peut être administré en première intention au cours des viroses, car la majorité des recrudescences des crises est liée aux infections virales qui s’accompagnent de relargage de leucotriènes.

Le traitement de fond est diminué progressivement au printemps. Singulair est d’abord arrêté, puis les corticoïdes si tout va bien. À l’automne, la situation est réévaluée.

Le plus souvent, l’asthme du nourrisson viro-induit disparaît. Le terrain allergique favorise la survenue de l’asthme. Les allergies alimentaires ou aux acariens surviennent précocement. Plus tard, à 2 ans, apparaissent les allergies aux pollens. Mais le tabagisme passif constitue le facteur aggravant le plus important. Il est démontré que les enfants nés de mère fumeuse (même passive) ont des voies aériennes plus petites, un volume pulmonaire plus petit et une hyperréactivité bronchique plus grande. Ainsi, l’éducation de la famille, répétée à chaque consultation, est la première étape de la prise en charge, avant d’entreprendre le traitement médical.

Singulair est administré per os en une prise unique par jour, la poudre étant mélangée à un aliment semi-liquide. Sa tolérance est bonne, seules quelques douleurs abdominales sont parfois observées.

Conférence de presse organisée par les laboratoires MSD avec la participation du Pr Brigitte Fauroux du centre de référence des maladies respiratoires rares de l’hôpital Trousseau, Paris.
› Dr JACQUELINE-MARIE BIGNON

Source : Le Quotidien du Pharmacien: 2741