Statines : des interruptions désastreuses pour la santé

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Publié le 24/05/2018
Statine

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Crédit photo : Phanie

L’Académie de médecine vient de publier un rapport étayé sur le bénéfice/risque des statines particulièrement favorable, ainsi que sur la polémique qui a conduit certains patients à arrêter leur traitement. Des arrêts qui peuvent avoir des répercussions graves pour la santé chez les patients à risque cardiovasculaire élevé.

« La publication en 2013 du livre « la vérité sur le cholestérol », du Pr Philippe Even (désormais radié de l’Ordre des médecins, N.D.L.R.) qui invitait les patients à arrêter les statines, n’a pas été sans conséquences », dénonce l’Académie de médecine dans un rapport publié le 22 mai 2018, qui revient sur les études prouvant le bénéfice/risque très favorable des statines, notamment chez les patients à haut risque cardiovasculaire.

En effet, selon une étude colligeant les données de plusieurs milliers d’utilisateurs de statines (données de l’assurance-maladie), le taux d’interruption de traitement a augmenté de 26 % entre 2012 et 2013 chez les patients en prévention secondaire et de 40 % chez les patients à risque cardiovasculaire modéré. De plus, cette étude conclut que la mortalité globale a augmenté dans ces deux populations.

Une seconde étude de l’assurance-maladie, en cours de publication, montre chez des utilisateurs réguliers (et depuis plus d’un an) de statines en prévention secondaire (et donc à risque cardiovasculaire majeur) que l’arrêt de ces médicaments entraînait un risque de décès ou d’événement cardiovasculaire non fatals (dans les trois mois suivant l’arrêt) trois fois supérieur à celui des patients qui n’avaient pas arrêté leur traitement. Cette augmentation de la morbimortalité était moins importante chez les patients à risque cardiovasculaire modéré ou faible. « Ces données confirment que l’arrêt des statines chez les sujets à haut risque cardiovasculaire (soit en prévention secondaire soit en prévention primaire) est délétère et il convient d’informer la population du risque encouru dans ce contexte », alertent les sages.


Source : lequotidiendupharmacien.fr