Diagnostic photographique du rétinoblastome

Si la photo est bonne

Par
Publié le 28/11/2013
Article réservé aux abonnés
Le dépistage dans un regard

Le dépistage dans un regard
Crédit photo : dr

L’IMAGERIE médicale vient de trouver une nouvelle extension. Ainsi, la simple photo de famille pourrait désormais, et dans certains cas, rejoindre les très techniques IRM et autres scanners. Tel est l’étonnant épilogue d’une histoire médicale vécue dans le huis clos familial. En admirant leur album de photo, Bryan et Élizabeth Shaw remarquent un phénomène étrange. Sur certains clichés de Noah, leur bébé âgé de 3 mois, ils constatent que son regard est bizarrement asymétrique. L’un de ses yeux est rouge - l’effet flash a frappé - tandis que l’autre est blanc (leucocorie). Son père, étudiant en chimie, enquête sur cette anomalie et découvre dans la littérature scientifique que ce signe peut trahir la présence d’un rétinoblastome débutant, un cancer de la rétine qui frappe 1 enfant sur 15 000, généralement avant l’âge de 5 ans. La photoleucocorie - apparition d’une pupille blanche sur certaines photos -, est un élément diagnostic intéressant qui permettrait de dépister précocement ce type de tumeur, et donc d’en limiter les conséquences. Mais la photoleucocorie est un phénomène inconstant car il dépend notamment de l’angle selon lequel la photo est prise. Telle est l’une des conclusions de l’analyse* de plus de 7 000 clichés pris par les proches de 9 enfants atteints de rétinoblastomes. Sur le site de la société canadienne du rétinoblastome on trouve désormais quelques précieux conseils photographiques destinés aux parents : travailler en lumière tamisée, faire varier les angles de prise de vue, et surtout, désactiver la fonction « anti-yeux rouges » !

* Publiée dans PlosOne.
› D.D.

Source : Le Quotidien du Pharmacien: 3050