Bon nombre de préparations à base de cannabis trompent les attentes des patients en se faisant abusivement passer pour du « cannabis thérapeutique ». L’Académie de pharmacie met en garde contre la banalisation de ces préparations dangereuses et illicites, qui n’ont rien à voir avec un médicament.
L’Académie nationale de pharmacie met en garde sur l’appellation « cannabis thérapeutique », qui est abusive et dangereuse. Cette « banalisation des préparations de cannabis trompe les attentes des patients en se faisant passer pour "thérapeutique" », avance l’académie. Car le cannabis n’est pas un médicament. « C’est une substance illicite, qui fait courir des risques notoires sur les plans physiques et psychiques », martèle l’institution. Avec ce type d'appellation, on oublie vite que le tétrahydrocannabinol (THC) peut engendrer des effets délétères et souvent irréversibles, notamment chez les plus jeunes : décrochage scolaire, effet désinhibiteur pouvant conduire au suicide, déclenchement ou aggravation de la schizophrénie, etc. Malgré ces risques, la France compte 1,3 million d’usagers réguliers : c’est le premier pays européen consommateur de cannabis.
En revanche, quatre médicaments à base de cannabis existent : Marinol, Cesamet, Epidyolex et Sativex. Ils sont autorisés dans certaines situations cliniques spécifiques. Le Marinol referme un THC de synthèse (le dronabinol) et le Cesamet un dérivé synthétique du THC (la nabilone). Ils sont notamment prescrits en gélules dans le traitement des nausées et les vomissements dus à la chimiothérapie cancéreuse et dans les anorexies liées au sida.
L’Epidyolex (cannabidiol) est autorisé dans le cadre d’une ATU dans certaines formes rares et sévères d’épilepsie. Enfin, le spray buccal Sativex (THC + cannabidiol) est indiqué dans la spasticité liée à la sclérose en plaques. Mais son service médical rendu a été jugé insignifiant (taux de remboursement fixé à 15 %) et il n’est pas encore commercialisé en France, faute d’accord sur le prix de la spécialité.
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