Rosacée et risque de cancer : des associations à confirmer

Publié le 19/05/2017
La rosacée est une dermatose courante qui touche 5 à 10 % de la population caucasienne. Dans un récent travail, une équipe danoise a comparé la prévalence de cancer chez des patients atteints de rosacée par rapport à la population générale, ce qui a rarement été réalisé et publié antérieurement.

Il s'agit d'une cohorte danoise nationale constituée à partir de registres administratifs. Tous les citoyens âgés de 18 ans et plus ont été suivis pendant 4 ans (du 1er janvier 2008 au 31 décembre 2012) et les patients atteints de rosacée ont été comparés à la population générale (sujets contrôles) concernant le diagnostic des cancers suivants : sein, ovaire, endomètre, col de l'utérus, rein, mélanome et autre cancer cutané, pancréas, foie, thyroïde, œsophage et poumon. La prévalence de cancers à l'entrée dans l'étude a été évaluée, le taux d'incidence par 1000 personnes/année a été calculé et le HR (Hazard Ratio) a été ajusté selon l'âge, le sexe et le statut socio-économique.
 
L'étude a rassemblé 49 475 patients atteints de rosacée et 4 312 213 sujets de la population générale. Les résultats montrent qu'il n'y a pas eu de surrisque de cancers, pour la plupart d'entre eux, chez les patients atteints de rosacée par rapport à la population générale sauf pour les cancers du foie, les cancers cutanés en dehors du mélanome et le cancer du sein, pour lesquels la différence était statistiquement significative entre les deux groupes étudiés. À l'inverse, le risque d'incidence de cancer du poumon était significativement diminué dans le groupe rosacée par rapport au groupe population générale.
Ces résultats sont contradictoires avec les quelques études précédemment publiées, ce qui fait conclure aux auteurs que des travaux complémentaires sont nécessaires pour préciser l'éventuelle relation entre rosacée et cancers. À suivre...
 
Dr Catherine Bouix
 
 
Egeberg AFowler JF JrGislason GHThyssen JP. Rosacea and risk of cancer in Denmark. Cancer Epidemiol. 2017;47:76-80.



Source : lequotidiendupharmacien.fr