Risques sanitaires liés à la baignade

Piscines, chimie et bactéries

Publié le 14/06/2010
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ON LA RECONNAÎTRAIT entre mille, la fragrance que dégagent les piscines est caractéristique. Javel et odeurs corporelles s’y mêlent dans une tiède vapeur. Elle agace le nez, colle à la peau longtemps, mais elle est le prix à payer pour une baignade sans risque. C’est ce que vous pensiez ? Eh bien, détrompez-vous ! Certes, les hypochlorites et autres dérivés du brome et de l’ozone n’ont plus à faire la preuve de leurs pouvoirs bactéricide et virucide, mais ils ne sont pas sans danger. Un récent rapport de l’Agence française de sécurité sanitaire de l’environnement et du travail (AFSSET) l’affirme : le risque prépondérant dans les piscines publiques est désormais chimique. Et ce sont les baigneurs eux-mêmes qui, indirectement, contribuent à cette nouvelle pollution. La matière organique apportée dans l’eau par les nageurs se recombine en effet avec les produits de désinfection pour former des sous-produits qui sont des contaminants chimiques nocifs, explique l’agence. Chloroforme et trichloramines sont ainsi quelques-uns des cancérigènes retrouvés dans l’onde bleue des bassins. Moins préoccupants, mais non moins gênants, des troubles respiratoires (asthme, bronchite), cutanés (eczéma) et oculaires peuvent être provoqués par des concentrations élevées de ces produits. Pas de panique toutefois, prévient l’AFSSET, car, pris séparément, ces sous-produits ont un effet négligeable sur les baigneurs. L’agence recommande toutefois vivement aux centres aquatiques de s’équiper d’un dispositif de coagulation avant filtration. Côté public, un conseil s’impose avant de se jeter à l’eau. Passer par la douche, bien sûr. En se rappelant que, chaque année, les 16 000 piscines françaises accueillent près de 25 millions de baigneurs.

› DIDIER DOUKHAN

Source : Le Quotidien du Pharmacien: 2758