De nombreux pays ont édicté des recommandations de protection contre les piqûres de moustiques. En France, les autorités de santé s’appuient sur les recommandations émises par la Société de Médecine des Voyages (SMV) et la Société Française de Parasitologie en 2010 (1). Toutes ces recommandations, appelées PPAV (protection personnelle antivectorielle), font consensus sur les méthodes de protection reconnues comme efficaces. Elles s’adressent aux voyageurs se rendant en zone d’endémie, aux résidents de ces zones à risque et aux personnes atteintes de maladies vectorielles lors de leur retour de voyage ainsi qu’à leur entourage. Les résidents des départements colonisés par le moustique Tigre Aedes albopictus en métropole sont également concernés.
Réduire le contact homme vecteur
Lorsqu’il n’est pas possible d’éviter les lieux ou les moments où les moustiques sont présents et actifs, le port de vêtements légers couvrants (manches longues, pantalons longs, chaussettes bien ajustées et chaussures fermées) est incontournable. Des vêtements amples sont à préférer car c’est surtout l’espace entre le vêtement et la peau qui constitue une protection. Le moustique pouvant très bien, par exemple, piquer à travers un jean. Les couleurs claires sont préférables aux couleurs plus sombres qui sont davantage attractives. Le port de vêtements imprégnés de perméthrine (seul insecticide autorisé dans cette indication en France) est utile en zone tropicale, en cas de risque vectoriel important, et durant la période estivale en zone tempérée lorsque les moustiques se montrent très agressifs.La place incontournable des répulsifs cutanés
Les répulsifs représentent l’une des approches les plus efficaces pour prévenir les piqûres de moustiques et sont recommandés pour lutter contre les nuisances et les maladies vectorielles. Leur place est devenue essentielle suite à l’extension des résistances aux antipaludiques et aux insecticides. Ce sont des biocides soumis à la réglementation de la directive no 98/8/CE parue en 1998. Ils doivent être appliqués sur toutes les parties découvertes du corps, en privilégiant les périodes où les moustiques sont les plus actifs. Le rythme des applications doit être adapté à l’activité des personnes et à celle des vecteurs de la zone géographique concernée (fréquence augmentée en cas de sudation importante, d’humidité ambiante, application renouvelée après la baignade). Il faut prendre soin d’éviter les zones péri-muqueuses, les lésions cutanées étendues et les mains chez les jeunes enfants. Les répulsifs doivent être appliqués une vingtaine de minutes après une crème solaire et non en même temps, afin de limiter la pénétration transdermique du répulsif et ne pas affecter l’indice de protection solaire. Mieux vaut donc éviter les formules qui associent les deux.Quel produit conseiller ?
Il est bien sûr recommandé d’utiliser des répulsifs cutanés dont l’efficacité a été démontrée contre les vecteurs de la zone géographique concernée. Quatre substances actives ont obtenu l’approbation de la Commission européenne à ce jour ou sont en cours d’évaluation : le DEET, l’IR3535, la picaridine et le citriodiol (p-Menthane-3,8-diol). L’achat de ces produits en France est souhaitable car il permet de s’affranchir des risques de contrefaçon ou de l’usage de produits non recommandés. Leur tolérance est généralement bonne lorsque les règles de bon usage sont respectées. Chez les enfants de moins de 6 mois et les femmes enceintes (surtout au cours de premier trimestre de grossesse), les mesures de protections physiques sont privilégiées (moustiquaires imprégnées pour les berceaux et poussettes, vêtements couvrants). Mais le rapport bénéfice/risque peut être reconsidéré lorsque le risque de maladie vectorielle est élevé.Les moustiques représentent à minima une nuisance, au pire un danger
- Dr Marie Plisson-Sauné
* Médecin responsable du centre de vaccination international du Centre Médical des Entreprises Travaillant à l’Extérieur (CMETE).
(1) Société de Médecine des Voyages et Société Française de Parasitologie. Protection personnelle antivectorielle. Texte court, septembre 2010. [En ligne] http://www.medecine-voyages.fr/publications/ppavtextecourt.pdf (page consultée le 3 avril 2016).
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