Questions sur ordonnance

Monsieur Valéry D., 62 ans

Publié le 19/10/2009
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C’est au décours d’une nuit difficile où il n’a guère pu trouver le sommeil que Monsieur D. a ressenti un malaise général accompagné de fièvre, de courbatures, d’un violent mal de tête et d’une discrète photophobie. Pressentant la survenue d’une grippe (mais laquelle ?), il a contacté immédiatement son médecin de famille. Un prélèvement a permis de confirmer qu’il s’agit de la grippe d’actualité, la fameuse grippe H1N1. Monsieur D. n’est cependant pas inquiet et n’a pas de raisons de l’être ! En l’absence de complications, le traitement chez ce jeune retraité en pleine forme par ailleurs, est analogue à celui d’une grippe saisonnière : repos et médicaments simples (paracétamol). Le médecin a toutefois jugé opportun ici de prescrire un antiviral pour réduire la phase clinique de l’infection.

Relenza Deux inhalations deux fois par jour pendant 5 jours

Doliprane 500 mg Deux à quatre comprimés par jour pendant une semaine

Quels sont les principes actifs ?

Le zanamivir (Relenza) est un antiviral inhibiteur de la neuraminidase. Il interagit avec la partie la plus stable du site actif de l’enzyme, une région commune à tous les types de virus grippaux A et B. Après administration par inhalation (le virus grippal est essentiellement localisé chez l’homme dans les voies respiratoires), le zanamivir bloque la libération des particules virales et prévient la dissémination des particules néoformées. Ce traitement doit être initié dans les 48 heures suivant l’apparition des premiers symptômes, à raison de deux inhalations deux fois par jour pendant cinq jours. Le zanamivir réduit la symptomatologie grippale et diminue la durée de la maladie.

Le paracétamol (Doliprane) est un antalgique antipyrétique dont l’administration est toujours recommandée en cas de syndrome grippal.

Y a t-il des insuffisances et des interactions ?

Non.

Et les posologies ?

Elles sont correctes dans le cadre d’un traitement administré chez un patient dont la grippe est déclarée cliniquement.

Votre conseil

Le zanamivir (Relenza) ne nécessite aucune adaptation posologique selon le terrain et ne donne pas lieu à interactions médicamenteuses.

Votre client peut faire ses courses en voiture puisque le zanamivir ne perturbe pas la vigilance. Vous attirez son attention sur l’existence d’effets indésirables, décrits chez 1/3 des patients environ, se traduisant par des signes évocateurs de la grippe. En fait, il peut s’agir de manifestations résultant d’une efficacité incomplète du traitement, qui ne ferait alors qu’atténuer le syndrome grippal. Des effets plus sévères ne sont pas à craindre car le passage systémique du médicament est limité (10 à 20 % de la dose).

Enfin, vous expliquez l’utilisation du système d’administration, qui nécessite une inhalation profonde afin que la poudre gagne les zones distales du tractus respiratoire. Il est important de rappeler que la vaccination contre la grippe saisonnière est particulièrement recommandée chez les personnes âgées de 65 ans et plus : l’an prochain, Monsieur D., récalcitrant depuis plusieurs années à cette vaccination, veillera probablement à y recourir.


Source : Le Quotidien du Pharmacien: 2695