questions sur ordonnance

Mme Solange T., 89 ans

Publié le 01/10/2012

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Mme T. est atteinte de la maladie d’Alzheimer depuis environ cinq ans. Le traitement, entrepris précocement dans l’évolution de la maladie, s’est révélé ralentir la dégradation de sa mémoire. Elle présente des troubles mictionnels depuis quelques jours, avec « fuites » régulières, et le médecin de famille a donc adapté en conséquence l’ordonnance qu’il renouvelle tous les deux mois, dans l’attente d’une visite ultérieure chez le neurologue. Son mari se présente à l’officine.

Quels sont les principes actifs ?

Indiqué dans le traitement symptomatique des formes légères à modérément sévères de la maladie d’Alzheimer, l’Exélon (gélules, soluté buvable, patchs) a pour principe actif la rivastigmine, un anticholinestérasique. Le patch 18 mg permet l’administration de 9,5 mg/j.

Associant un diurétique (hydrochlorothiazide) et un sartan (irbésartan), le CoAprovel est indiqué dans le traitement de l’hypertension artérielle essentielle.

L’oxybutynine (Driptane, Ditropan), un médicament anticholinergique, exerce une activité antispasmodique vésicale. Il est indiqué dans le traitement de l’incontinence urinaire par impériosité.

Y a-t-il des insuffisances et des interactions ?

La rivastigmine inhibe la dégradation de l’acétylcholine, alors que l’oxybutynine inhibe son activité ; son action sur le système nerveux central, même réduite, peut donner lieu à une iatrogénie à type d’agitation, confusion mentale, anxiété, délire, voire hallucinations, notamment chez le sujet âgé (demi-vie augmentée). Une interaction pharmacologique étant de plus possible, il est préférable de proposer un traitement alternatif.

Il n’y a pas d’interaction avec le CoAprovel.

Et les posologies ?

Elles sont correctes.

Votre conseil

Ayant succinctement expliqué à M. T. le risque de survenue d’effets iatrogènes cognitifs liés à l’oxybutynine mais aussi au déficit cholinergique que pourrait aggraver l’introduction de cet anticholinergique puissant dans le traitement de sa femme, le pharmacien contacte le prescripteur. Le Driptane est remplacé par de l’Urispas (flavoxate), ce qui limite le risque - du moins aux doses usuelles. L’état de Madame T. sera surveillé et le médecin revu au moindre signe d’alerte (brutale dégradation des fonctions cognitives, notamment mnésiques, troubles inhabituels du comportement, etc.).