Questions sur ordonnance

Mme Solange P., 68 ans

Publié le 09/01/2012
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Madame P. est une patiente difficile, quérulente, agitée. Le sevrage en Mépronizine, hypnotique qu’elle utilise régulièrement depuis plus de 6 ans maintenant, ne va pas être aisé ! Profitant de la consultation, elle s’est plainte de son asthme, traité à la demande par inhalation de salbutamol : le médecin a donc ajouté un traitement de fond de l’asthme, par bambutérol (Oxéol).

Quels principes actifs ?

La Mépronizine associe un anxiolytique (méprobamate) à l’acéprométazine, une phénothiazine antihistaminique sédative. Ce médicament, donnant lieu à accoutumance et dépendance, ne sera plus commercialisé le 12 janvier. Il est donc nécessaire de réaliser un sevrage, problématique chez cette patiente difficile qui craint de ne plus pouvoir trouver le sommeil sans un médicament devenu objet magique. Le médecin a prescrit un arrêt très progressif.

L’Euphytose, une spécialité phytothérapeutique à base d’extrait d’aubépine, est indiquée dans le traitement des troubles mineurs du sommeil. Le médecin l’a prescrite comme substitut au traitement hypnotique, se rendant compte qu’il est impossible de ne rien proposer à cette patiente. Il évite ainsi l’écueil de la prescription d’une benzodiazépine anxiolytique.

L’Oxéol (bambutérol), un bêtasympathomimétique, est indiqué dans le traitement de fond de l’asthme.

Y a-t-il des insuffisances et des interactions ?

Il n’y a pas d’interaction. Cependant, un asthme léger chronique peut se traduire par des troubles fonctionnels respiratoires éventuellement aggravés par l’utilisation d’une benzodiazépine. Il sera intéressant de voir si le sevrage en mépronizine n’améliore pas la fonction ventilatoire de la patiente.

Et les posologies ?

Elles sont correctes dans le cadre d’un schéma de sevrage progressif.

Votre conseil

Avant tout, rassurer la patiente, visiblement inquiète, qui n’apprécie que peu le retrait de « son » médicament. Le schéma prescrit par le médecin est très correct : celui-ci doit revoir régulièrement la patiente, toutes les deux semaines. Vous pouvez aussi mettre en avant les qualités de l’extrait d’aubépine et la bonne tolérance du traitement. L’effet placebo s’ajoutant à l’action, faible mais réelle, de l’aubépine, il est possible d’imaginer que ce sevrage se passera bien… L’avenir vous le dira !


Source : Le Quotidien du Pharmacien: 2887