Questions sur ordonnance

Mme Amandine G., 37 ans

Publié le 31/03/2014
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Mme G. est victime de crises de migraine sévères. L’examen neurologique a montré qu’elles ont une origine psychogène : elles ne doivent pas, pour autant, être minimisées. Le médecin lui a, pour la première fois, prescrit un triptan car l’anti-inflammatoire utilisé jusqu’alors (Nurofenflash 400 mg, traitement non spécifique de la migraine mais recommandé par la HAS) ne semblait plus se révéler assez actif.

Quels sont les principes actifs ?

Le frovatriptan (Tigreat), indiqué dans le traitement aigu de la phase céphalalgique des crises migraineuses avec ou sans aura, est un triptan. Comme les autres médicaments de ce groupe, il s’agit d’un antimigraineux puissant. Sa demi-vie prolongée (25 heures vs 2 à 6 heures pour les autres triptans) le rend adapté au traitement des crises de migraine prolongées et/ou récurrentes. Tigreat est privilégié lorsque les crises de migraine s’installent progressivement, durent longtemps, donnent lieu à récurrence ou en cas d’intolérance aux autres triptans.

Le pizotifène (Sanmigran) constitue un traitement de fond de la migraine prescrit depuis 5 mois à Madame G. (en substitution au traitement antérieur par dihydroergotamine, ayant perdu son indication dans le traitement de fond de la migraine en septembre 2013). Ce dérivé tricyclique a des propriétés antisérotoninergiques et secondairement antihistaminiques.

Le bromazépam (Lexomil) est une benzodiazépine anxiolytique dont votre cliente use (et peut être… abuse) depuis quelques années…

Y a-t-il des insuffisances et des interactions ?

L’association du pizotifène et du bromazépam, deux dépresseurs centraux, peut être à l’origine d’une somnolence. L’absorption d’alcool est contre-indiquée avec le pizotifène (Sanmigran) et déconseillée avec le bromazépam (Lexomil).

Et les posologies ?

Elles sont correctes. Mme G. n’ayant jamais utilisé de triptan, il faut lui expliquer le schéma posologique car le médecin l’a décrit de façon rapide : un comprimé en cas de crise, avec éventuellement un second au moins deux heures plus tard si les signes cliniques sont atténués par le premier comprimé, sans excéder 2 comprimés par jour.

Votre conseil

Le pharmacien attire l’attention de Mme G. sur la nécessité de ne pas consommer inutilement de médicaments contre les crises de migraine en raison du possible développement d’une tolérance avec persistance des douleurs (céphalée par abus d’antimigraineux) et d’un risque accru de iatrogénie (fatigue, sensation de constriction pharyngée ou thoracique, bouffées de chaleur, nausées, etc.).


Source : Le Quotidien du Pharmacien: 3081