Le contexte
Il n’est jamais sûr que Noémie T., vivant de façon autonome malgré un handicap mental moyen, suive régulièrement son traitement contraceptif quotidien oral - elle a déjà dû subir deux IVG -. De plus, elle refuse la pose d’un implant. Le gynécologue a donc opté pour une injection contraceptive retard que la jeune femme a, par contre, facilement acceptée.
La médroxyprogestérone, principe actif de Dépo-Provera, est un progestatif de synthèse dont l’action contraceptive est liée à l’inhibition de l’ovulation (action antigonadotrope), à une modification de la glaire cervicale rendue impropre au passage des spermatozoïdes et à une inhibition de la nidation au niveau de l’endomètre. Il s’agit d’une forme retard dont l’effet est prolongé pendant 3 mois (par rétention du médicament au site d’injection).
Votre conseil
Ce traitement impose une surveillance périodique (examen mammaire et utérin, frottis vaginaux) à laquelle Madame T. devra s’astreindre. Les ménométrorragies parfois observées chez certaines patientes peuvent être dues à une atrophie endométriale (dans les semaines suivant l’injection) ou à une hyperplasie endométriale (plus à distance de l’injection).
La mère de Madame T., apportant l’ordonnance de sa fille, demande au pharmacien si elle peut continuer à traiter Noémie, d’humeur souvent triste, apathique, par phytothérapie : elle lui donne régulièrement des gélules d’Élusanes Millepertuis. Même si le traitement contraceptif par progestatif peut lui-même être à l’origine de trouble thymique (les patientes présentant des antécédents de dépression sont surveillées), il faut proscrire ici le recours à toute automédication de ce type : la diminution des concentrations plasmatiques de médroxyprogestérone, liée à l’effet inducteur enzymatique du millepertuis, serait associée à une réduction de l’efficacité du traitement contraceptif avec risque de grossesse.
Autour de l’ordonnance
Diabète de type 2 : recommandations actualisées pour une offre thérapeutique étoffée
Formation
L’IGAS propose de remplacer l’obligation de DPC par…
Une enquête de l’ANEPF
Formation initiale : le cursus pharmaceutique doit-il évoluer ?
Rémunération
ROSP qualité : plus que deux semaines pour s’autoévaluer !