La prescription de macrolides doit être évitée lors de la grossesse, car ils exposent les enfants à naître à des malformations, notamment cardiaques et génitales, avertissent les auteurs d’un article publié dans le « British Medical Journal ».
Dans ce travail, les chercheurs ont analysé les données de plus de 100 000 enfants dont les mères ont reçu un macrolide ou une pénicilline durant leur grossesse. Ces données ont été comparées à celles de plus de 80 000 enfants dont les mères avaient pris un macrolide ou une pénicilline avant la conception.
Au final, des malformations congénitales étaient plus nombreuses chez les enfants exposés aux macrolides que chez ceux exposés à la pénicilline (22 cas pour 1 000 contre 17 cas pour 1 000 respectivement). Un risque de malformation génitale est apparu avec une prise de macrolide quel que soit le moment de la grossesse (hypospadias). De plus, la prescription de macrolides pendant le 1er trimestre de grossesse était associée à un risque accru de malformations cardiovasculaires (environ 11 cas pour 1 000 contre 7 cas pour 1 000 avec les pénicillines). « Ces résultats montrent que les macrolides doivent être utilisés avec prudence pendant la grossesse et, si possible, d'autres antibiotiques doivent être prescrits jusqu'à ce que de nouvelles recherches soient disponibles », concluent les auteurs.
Les macrolides (y compris l'érythromycine, la clarithromycine et l'azithromycine) sont fréquemment prescrits pendant la grossesse dans les pays occidentaux, pour traiter des infections telles que les bronchites, les angines, les infections génitales. Selon les pays, les précautions d’utilisation chez la femme enceinte varient. À ce jour, en France, l’utilisation de l’érythromycine est possible pendant la grossesse, les études prises en comptes n’ayant pas relevé de risque malformatif. L’utilisation de l’azithromycine n’est pas recommandée au cours du 1er trimestre de grossesse par mesure de précaution, mais elle est possible durant les 2e et 3e trimestres de grossesse. Quant à la clarithromycine, il est conseillé de ne pas l’utiliser durant la grossesse, en raison d’un effet malformatif mis en évidence chez le rongeur (fentes palatines, anomalies cardiovasculaires), mais pas chez l’humain en clinique. L'étude du « British Medical Journal » pourrait faire évoluer ces préconisations.
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