Questions sur ordonnance

M. Issa. W, 62 ans

Publié le 21/11/2016
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Atteint depuis plus d’une vingtaine d’années par un diabète de type II, M. W. souffre de troubles cardio-vasculaires associés et a été victime il y a huit mois d’un infarctus. De plus, il présente une artériopathie des jambes le gênant parfois pour se déplacer.

Komboglyze                                      1 comprimé matin et soir

Aprovel 300 mg                                 1 cp le soir

Crestor 20 mg                                   1 cp le midi

Kardégic 160 mg                               1 sachet le matin

Pentoxifylline LP 400 mg                   1 cp matin, midi et soir

Nicopatch 21 mg/j                              1 patch/jour

Qsp un mois

Quels sont les principes actifs ?

Komboglyze associe un biguanide, la metformine (1 000 mg), et une gliptine (inhibiteur de la dipeptidylpeptidase 4 = DPP4), la saxagliptine (2,5 mg, principe actif d’Onglyza). Ces deux antidiabétiques sont complémentaires : la metformine réduit la production endogène hépatique de glucose et la gliptine augmente le taux des incrétines qui stimulent la sécrétion d'insuline lors du repas et diminuent la sécrétion de glucagon.

Aprovel a pour principe actif l’irbésartan, un antagoniste de l’angiotensine II. Il contrôle l’hypertension artérielle, qui doit être < 140/85 chez ce patient diabétique. Cette molécule bénéficie d’une indication dans le traitement de l’atteinte vasculaire rénale chez le sujet hypertendu diabétique de type 2 : elle ralentit l’évolution de l’insuffisance rénale, encore faible chez M. M., ce qui autorise la prescription de Crestor (cette statine étant contre-indiquée en cas d’insuffisance rénale sévère).

La rosuvastatine (Crestor) est une statine indiquée comme hypocholestérolémiant.

L’acétyl-salicylate de lysine (Kardégic) est un anti-agrégant plaquettaire ayant ici un intérêt prophylactique en post-infarctus.

La pentoxifylline (ex Torental) est un vasodilatateur périphérique indiqué dans le traitement symptomatique de la claudication intermittente des artériopathies chroniques oblitérantes des membres inférieurs (au stade 2).

Nicopatch réalise une substitution nicotinique chez ce fumeur qui, malgré la maladie, n’a pas pleinement réussi jusqu’alors à suspendre sa consommation de cigarettes.

Y a-t-il des insuffisances et des interactions ?

Non. Toutefois, une surveillance ophtalmologique intensive est nécessaire lors du traitement par pentoxifylline chez un sujet diabétique, en raison d’un risque hémorragique accru. De plus, ce médicament peut potentialiser l’effet du traitement antihypertenseur (avec risque d’hypotension orthostatique).

Et les posologies ?

Elles sont correctes. La posologie de la substitution nicotinique sera abaissée par paliers d’un ou deux mois, selon ses résultats. Le traitement par rosuvastatine a été instauré il y a un an : une posologie de 10 mg/j étant insuffisante au terme des 4 premières semaines de ce traitement, le cardiologue l’a porté depuis à 20 mg/j.

Votre conseil

Avant tout, des conseils généraux d’hygiène de vie : respect de consignes diététiques, pratique d’un exercice physique adapté même s’il est parfois délicat en raison de la claudication à l’effort, suppression du tabac. Les conseils de surveillance biologique et clinique (cardiaque, rénale, ophtalmologique, etc.) et de surveillance de l’iatrogénie (atteinte musculaire sous rosuvastatine) sont largement prodigués par le médecin. S’ajoutent à ceux-ci des conseils spécifiques, notamment sur l’utilisation des patchs (auxquels M. W. a recours pour la première fois).


Source : Le Quotidien du Pharmacien: 3305