Questions sur ordonnance

M. Edmond T., 71 ans

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Publié le 03/10/2016
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Monsieur T., pour lequel son épouse Anne-Lise se procure régulièrement le traitement d’une maladie d’Alzheimer débutante, présente les signes cliniques d’une grippe. Le médecin souhaite prendre toutes les précautions pour ce patient vulnérable, mais aussi pour son épouse qui s’occupe de lui. Il a donc rédigé deux ordonnances spécifiques de la grippe : l’une pour le patient déjà touché, l’autre, prophylactique, pour sa femme qui a été en contact avec le virus et n’est pas vaccinée.

Quels sont les principes actifs ?

L’oseltamivir (Tamiflu) inhibe la neuraminidase, l’enzyme de la paroi du virus grippal qui permet sa séparation des cellules épithéliales infectées après sa réplication. L’administration de ce médicament minimise la symptomatologie de la grippe et diminue sa durée. L’oseltamivir s’administre par voie orale - contrairement au zanamivir (Relenza) qui agit au niveau des bronches après inhalation -.

Ce traitement peut être prescrit en prophylaxie post-exposition (sur 10 jours) ou en curatif d’une grippe déclarée (sur 5 jours) dont il atténue alors la sévérité : dans les deux cas, il doit être pris dans les deux jours suivant le contact avec le sujet infecté ou le début des symptômes.

Le paracétamol est administré dans le syndrome grippal pour ses propriétés antipyrétiques et antalgiques. 
 

Y a-t-il des insuffisances et des interactions ?

L’oseltamivir ne nécessite pas d’adaptation posologique selon le terrain (insuffisance rénale ou hépatique) et ne donne pas lieu à interactions médicamenteuses : il est donc parfaitement compatible avec le traitement neurologique de Monsieur T.
 

Et les posologies ?

Elles sont correctes : il faut distinguer le traitement curatif du traitement prophylactique.
 

Votre conseil

Les époux T. auraient dû être vaccinés contre la grippe mais Madame T., surchargée de travail, a oublié de s’en préoccuper. La tolérance du vaccin saisonnier est satisfaisante : en général, seules des réactions locales (érythème, œdème, douleur locale, ecchymose, induration) et transitoires sont observées, parfois des courbatures fébriles voire un syndrome… pseudo-grippal.

Le traitement prescrit n’empêche pas la vaccination, que le médecin réalise immédiatement chez Madame T. et qui permettra de la protéger durablement sur la saison hivernale. 


Source : Le Quotidien du Pharmacien: 3291