Alors qu'en France, le relistage de tous les codéinés en juillet 2017 a été vécu par les confrères comme une privation de leur rôle de conseil et d'acteur de santé publique, les pharmaciens canadiens ne veulent plus délivrer de codéine sans ordonnance. Le ministère de la Santé propose de revoir la réglementation dans ce sens.
En 2016 déjà, le ministre de la Santé canadien de l'époque s'était penché sur l'éventualité d'exiger une prescription médicale pour toute délivrance de médicaments contenant de la codéine. En septembre 2017, le ministère a lancé une consultation publique sur le sujet en soulignant l'inquiétante augmentation de la consommation de ces médicaments dans un contexte de crise des opiacés en Amérique du Nord. Au Canada, seule la province du Manitoba a renforcé les conditions de délivrance des codéinés en 2016. Mais elle pourrait être suivie sous peu par le Saskatchewan voisin.
Le collège des pharmaciens professionnels du Saskatchewan vient en effet de rendre publique sa demande de délivrer les médicaments codéinés uniquement sur présentation d'une ordonnance. Une demande motivée par son effarement face au comportement d'une pharmacie de la ville de Regina - aujourd'hui fermée - qui s'est procuré 1,6 million de comprimés de Tylénol n° 1 (paracétamol, caféine et codéine ; équivalent du Prontalgine en France) entre avril 2017 et janvier 2018 et n'a pas été capable d'expliquer la destination de 1,1 million de ces comprimés.
Une affaire qui a relancé l'idée d'une prescription obligatoire pour tous les codéinés. L'Association des pharmaciens du Canada, tout comme l'Association médicale canadienne, soutient cette restriction d'accès auprès du ministère de la Santé. Ce dernier a déposé une proposition de règlement le 1er avril dernier dans ce sens. Une nouvelle consultation sur ce projet doit voir le jour. À noter que les pharmaciens sont autorisés à prescrire certains médicaments dans la plupart des provinces canadiennes.
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