Le microbiome, vitrine de l’allergie ?

Publié le 27/04/2015
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LA FLORE INTESTINALE, appelée par les scientifiques microbiome, abrite une communauté de bactéries dix fois plus nombreuses que le nombre de cellules présentes dans le corps humain. La colonisation du tractus digestif par les bactéries commensales joue un rôle critique dans l’homéostasie intestinale et dans la stimulation et la maturation du système immunitaire de l’hôte. Une relation symbiotique et individuelle s’établit entre l’hôte et son microbiome selon les zones colonisées (digestive, cutanée, pulmonaire). Il est maintenant fortement suggéré que des modifications de la composition du microbiome (dysbioses) en densité et en biodiversité soient associées au développement des maladies allergiques. Ainsi, une faible diversité du microbiome intestinal a été rapportée chez des enfants ayant développé une dermatite atopique ou un asthme ; une corrélation a également été observée entre la composition et la diversité du microbiome pulmonaire et le degré d’hyperactivité bronchique chez les asthmatiques. Aucune espèce bactérienne n’a été associée systématiquement aux maladies allergiques, mais on considère que leur prévalence pourrait être en relation avec l’immaturité du système immunitaire. Toute dysbiose ou rupture des relations symbiotiques de l’hôte avec son microbiome pourrait sous-tendre la progression et la chronicité des maladies allergiques. Les nouvelles technologies n’apportent pas encore de réponse entre causes et conséquences. Est-ce la composition particulière du microbiome qui génère la maladie ou est-ce à cause des symptômes observés que le microbiome se modifie ? Il faudra beaucoup d’autres études pour mieux comprendre les voies moléculaires et cellulaires qui conduisent à une réponse régulatrice et protectrice.

CHRISTINE NICOLET

Source : Le Quotidien du Pharmacien: 3174