AU COMPTOIR, les pharmaciens ont davantage l’habitude de substituer des spécialités sous forme de comprimés que des pommades ou des crèmes. Le niveau de pénétration des génériques sous forme de crème se situe en moyenne à 31 % après 12 mois de présence sur le marché et celui des gels à 34 %, selon une récente étude de la société Smart Pharma Consulting sur le comportement des équipes officinales et des patients vis-à-vis de la substitution des médicaments topiques prescrits. Sur la même période, le taux de pénétration des génériques « comprimés » s’élève à 70 %. Soit plus du double. « Même si les topiques sont des produits faciles à substituer, les pharmaciens ont tendance à les proposer moins souvent. Certains pharmaciens ne connaissent tout simplement pas l’existence des génériques de certains produits topiques comme Différine, ou bien ne le stockent pas car il s’agit d’un produit à trop faible rotation », explique Jean-Michel Peny, président de Smart Pharma Consulting. L’usage de la mention « non substituable » par les médecins n’explique pas non plus cette différence. Celle-ci « est en effet moins présente sur les ordonnances des médicaments topiques que sur celles des médicaments sous forme orale », fait remarquer Jean-Michel Peny.
Quoi qu’il en soit, les officinaux ont tendance à respecter la mention « Non substituable » des médecins. « Sans mention NS, les pharmaciens proposent systématiquement les génériques aux patients qui sont seulement 13 % à les refuser, contre 60 % avec la mention », souligne le président de Smart Pharma Consulting. Il ajoute : « Les refus de substitution sont moins liés à la forme galénique du médicament qu’à la mauvaise image des génériques dont la qualité et l’équivalence avec les médicaments princeps sont régulièrement remises en question dans les médias. »
Pour les officinaux, le respect du suivi du traitement par le patient est également un critère qui entre en ligne de compte avant de proposer un générique. « La majorité des pharmaciens interrogés respecte la préférence des patients pour une forme galénique donnée, afin notamment de ne pas compromettre l’observance thérapeutique », explique ainsi Jean-Michel Peny. À cet égard, l’étude de Smart Pharma Consulting montre que le gel est la forme galénique la plus appréciée par les patients pour des raisons de praticité d’emploi et de confort. « Les pharmaciens respectent, en général, la forme galénique prescrite par les médecins (exemple gel, pommade, crème), d’autant que les indications thérapeutiques peuvent être différentes d’une forme galénique à l’autre, pour un même produit. C’est le cas par exemple de Daivobet. Certaines formes sont par ailleurs mieux adaptées à certaines parties du corps comme la forme gel pour le cuir chevelu », conclut Jean-Michel Peny.
Cliquez-ici pour retrouver la synthèse de l’étude de Smart Pharma Consulting sur les topiques et la substitution.
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