Pour la généralisation de la télémédecine

À la recherche du juste modèle

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Publié le 16/04/2015
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Le Comité stratégique de la filière santé s’interroge sur le modèle économique qui permettrait de rendre pérenne la télémédecine en France. Il annonce un certain nombre d’engagements pour simplifier les procédures liées aux projets de télémédecine.

DES PROJETS de télémédecine, il y en a déjà un certain nombre en France. Mais sans que le cadre réglementaire soit bien balisé, ni le modèle économique bien clair, ce qui en freine le développement. Aujourd’hui, les choses semblent devoir changer sous l’impulsion des autorités publiques. Celles-ci avaient déjà, dès 2013, établi un contrat entre l’État et les représentants des fédérations industrielles dans le monde de la santé pour faciliter le développement de cette filière avec un objectif très précis à l’horizon 2020 : faire en sorte qu’un million de patients soient traités en télémédecine (ceux souffrant de diabète insulinotraité, d’insuffisance cardiaque, d’hypertension artérielle sévère ou d’insuffisance rénale chronique). Mais deux ans après, le Comité stratégique de la filière santé (CSF), ressent le besoin de clarifier le cadre réglementaire et les pratiques autour de la télémédecine.

Créer un cercle vertueux.

L’un des principaux soucis pour le CSF est de faire en sorte que le modèle économique de la télémédecine soit viable. Le coût actuel d’un patient suivi de la sorte est estimé à environ 1 400 euros par an. Financés par des subventions des Fonds d’intervention régional (FIR) d’un montant de 30 millions d’euros par an environ, ces projets ne pourront se contenter à l’avenir de ce seul soutien. Les autorités publiques aimeraient créer un cercle vertueux, comme cela se fait dans d’autres pays, où les sommes investies en télémédecine engrangent de telles économies sur les frais d’hospitalisation (jusqu’à 30 %) que le financement devrait en être a priori facilité. Sans compter les emplois créés, aux environ de 10 000, si l’objectif d’un million de patients est effectivement atteint en 2020. Il faut néanmoins trouver le modèle de financement adéquat pour une généralisation de la télémédecine et la meilleure implication possible de tous les acteurs concernés. Les pistes de travail tournent notamment autour de la forfaitisation des prestations, au moins pour les médecins. Pour les acteurs industriels, la logique financière liée à l’innovation devrait suffire, soutenue cependant par les aides liées à la télémédecine, qui actuellement ne sont pas entièrement utilisées, note-t-on au sein du Syntec Numérique, un des syndicats industriels associés aux travaux du CSF.

L’organisme a par ailleurs annoncé un certain nombre d’engagements pour simplifier l’élaboration et la mise en œuvre d’un projet de télémédecine : une meilleure identification des obligations juridiques, une aide pour évaluer le potentiel du projet, une simplification des procédures administratives et des exigences techniques des projets…

H.R.

Source : Le Quotidien du Pharmacien: 3171