Drogue high-tech

La GoogleGlass addiction

Par
Publié le 20/10/2014
Article réservé aux abonnés

LA GRANDE famille des addictions n’en finit pas d’accueillir de nouveaux membres. Après la triade tabac, alcool et drogue, l’abus de sexe, de jeux d’argent ou de high-tech semblent s’imposer comme les addictions du IIIe millénaire. Côté high-tech, justement, un nouveau joujou pour adulte pourrait bien faire des ravages : les GoogleGlass. Vous ne connaissez pas ? Ce gadget de luxe en forme de monture de lunettes (non correctrices), encore en phase d’expérimentation, permet de se connecter à Internet en Bluetooth. Il est doté d’un petit écran à droite et d’un pavé tactile sur la branche pour se connecter. Ce dispositif, qui fonctionne aussi à la voix, permet également de prendre des photos et de faire des vidéos. Il offre aussi la possibilité d’accéder à la réalité augmentée - le nom et l’histoire d’un bâtiment que vous regardez apparaissent par exemple sur l’écran instantanément ! Problème, cette aide technologique, qui permet de voir le monde différemment, peut vite devenir indispensable. C’est en tout cas ce qui est arrivé à cet Américain de 31 ans qui avait pris l’habitude de porter ses GoogleGlass jusqu’à 18 heures par jour et qui a développé un véritable syndrome de manque lorsqu’il en a été privé. « Il s’agit du premier cas connu d’addiction à Internet impliquant un usage problématique des GoogleGlass », expliquent les auteurs de l’étude publiée en ligne dans la revue internationale « Les comportements addictifs ». Ce patient en était venu à ne retirer ses GoogleGlass que pour dormir ou se laver. Lorsque celui-ci est venu suivre une cure de désintoxication alcoolique dans un hôpital californien, les médecins se sont aperçus qu’outre sa dépendance à l’alcool, le patient était aussi accro aux GoogleGlass, qui lui avaient été retirées lors de son admission. Pendant les entretiens médicaux, il portait involontairement sa main droite à la tempe et la tapotait de son index, comme s’il portait encore ses GoogleGlass. Il y a des lunettes qui permettent de mieux voir, d’autres, au contraire, semblent brouiller la vue…

DIDIER DOUKHAN

Source : Le Quotidien du Pharmacien: 3124