Zoom sur…

Kevzara

Par
Publié le 03/12/2018
Article réservé aux abonnés
Kevzara est un nouvel anticorps monoclonal dirigé contre l’interleukine 6 (IL-6) indiqué dans le traitement de la polyarthrite rhumatoïde.
Kevzara

Kevzara

La classe pharmacologique

Kevzara renferme du sarilumab, un anticorps monoclonal dirigé contre l’interleukine 6 (IL-6).

Les principales caractéristiques du produit

Ce médicament est indiqué en 2e intention (voire en 3e et plus), en association au méthotrexate (en monothérapie en cas d’intolérance à ce médicament), dans le traitement de la polyarthrite rhumatoïde (PR) active modérée à sévère ayant eu une réponse inadéquate ou en cas d’intolérance à un ou plusieurs traitements de fond.

Il bénéficie d’un SMR (service médical rendu) important. Kevzara est présenté sous forme de seringues ou stylos préremplis à usage unique (dosées à 150 ou 200 mg) pour administration par voie sous-cutanée.

La posologie recommandée est d’une injection de 200 mg toutes les 2 semaines. Posologie susceptible d’être réduite à 150 mg en cas de neutropénie, thrombopénie ou d’élévation des enzymes hépatiques.

Il est contre-indiqué d’utiliser ce produit en cas de maladie de Crohn, en raison d’un risque d’aggravation.

Le produit dans sa classe thérapeutique

Ce médicament est le second anti-IL6, après le tocilizumab – Roactemra (qui, quant à lui, s’administre toutes les semaines). Le traitement des poussées fait appel aux antalgiques des paliers I ou II (voire III), aux AINS (en cure courte) et aux corticoïdes. Les traitements de fond (anti-inflammatoires/immuno-modulateurs) sont essentiels, car ils ont un effet structural démontré. Le traitement standard de première intention est représenté par le méthotrexate.

En cas de contre-indication, on a recours au léflunomide - Arava ou à la sulfasalazine – Salazopyrine. En cas d’échec (dont le méthotrexate, sauf s’il est contre-indiqué) ou de PR très active d’emblée, on peut recourir à une association de traitements de fond et/ou aux biothérapies (en associant toujours si possible du méthotrexate, sauf contre-indication ; à défaut du léflunomide ou de la sulfasalazine).

Sont également utilisables, dans des situations très particulières : la ciclosporine - Sandimmun, le cyclophosphamide – Endoxan, l’azathioprine - Imurel et l’hydroxychloroquine – Plaquenil.

Enfin, les biothérapies comprennent les produits suivants : Anti-TNF alpha (infliximab – Remicade, adalimumab – Humira, étanercept – Enbrel, golimumab – Simponi, certolizumab – Cimzia), Anti-CD 20 (rituximab – Mabthera) et anti-récepteurs de l’interleukine 6 (tocilizumab – Roactemra).

Le confort du patient

Les effets indésirables sont représentés par des réactions au point d’injection, des infections, une neutropénie, une thrombocytopénie, une augmentation des transaminases et des lipides. Des cas de perforations gastro-intestinales ont été rapportés.

 

Par Didier Rodde, pharmacologue

Source : Le Quotidien du Pharmacien: 3478