Questions sur ordonnance

Joël D., 7 ans

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Publié le 23/03/2015
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Joël souffre d’allergie à l’arachide (cacahuète), aux fruits dits « à coque » et à diverses légumineuses alimentaires. Dans environ la moitié des cas, la réaction allergique se réduit à une dermatite atopique, à des signes digestifs ou à des réactions asthmatiques, mais la survenue d’un œdème de Quincke n’est pas exceptionnelle. Un choc anaphylactique peut survenir dans 5 % des cas, avec décès possible. Le petit garçon, qui déjeune à l’école en raison de l’éloignement de son domicile, y bénéficie d’un projet d’accueil individualisé (PAI). Il doit recourir à des plats préparés à la maison. Ses parents ont fourni à l’établissement une trousse d’urgence et des instructions pour utiliser les médicaments en cas d’accident.

Quels sont les principes actifs ?

L’allergologue a rédigé un protocole connu et signé par les enseignants, le médecin scolaire et les parents, expliquant :

Comment administrer le salbutamol (Ventoline, un bêta-2-sympathomimétique bronchodilatateur) en cas de crise d’asthme allergique ;

Comment recourir à l’adrénaline (Anapen), un sympathomimétique destiné au traitement d’urgence du choc anaphylactique. L’injection est effectuée en IM dès l’apparition des signes précurseurs et symptômes de choc anaphylactique (urticaire, bouffées de chaleur, angio-œdème, etc.), dans la face antérolatérale de la cuisse (non dans le muscle fessier). La dose efficace se situe entre 0,005 et 0,01 mg/kg, mais des doses supérieures sont parfois nécessaires. Ici, le praticien prescrit l’injection de 150 µg, avec injection d’une autre dose dans les 10 à 15 minutes si les effets ne sont pas inversés et si les secours ne sont pas arrivés ;

Comment utiliser, en complément de l’adrénaline et face à un œdème de Quincke, la méthylprednisolone (Solu-Médrol), un glucocorticoïde administré en IM profonde (injection de 40 mg).

Y a-t-il des insuffisances et des interactions ?

Non. Joël ne prend pas de traitement médicamenteux par ailleurs.

Et les posologies ?

Elles sont correctes. Une situation mettant en jeu le pronostic vital impose avant tout d’être efficace : il n’y a pas de risque à utiliser la trousse selon la prescription.

Votre conseil

Lors de la dispensation, le pharmacien rappelle à la maman de Joël la nécessité de respecter le régime et les règles d’éviction des allergènes. Le garçonnet évitera l’application de cosmétique à base d’huile d’arachide ou d’huile d’amande douce, ne consommera pas de plat frit dans un lieu utilisant une même huile pour frire différents aliments, évitera le contact avec des appâts de pêcheur, des aliments en poudre pour poissons ou pour oiseaux, ne mangera pas « asiatique », « créole » ni dans un fast-food, sera méfiant à l’égard des plats cuisinés industriels, évitera le contact avec des ustensiles ayant servi à faire des préparations avec de l’arachide, n’acceptera pas un plat dont la composition exacte n’est pas connue ni un plat pour lequel on se serait contenté d’enlever l’aliment interdit avant de le servir. Il aura constamment près de lui les médicaments permettant de traiter une réaction aiguë.


Source : Le Quotidien du Pharmacien: 3164