Institut Gustave-Roussy : un centre de soins en transformation

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Publié le 14/12/2017
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Premier centre de lutte contre le cancer en Europe, l’Institut Gustave-Roussy est en pleine mutation pour devenir une référence dans l’innovation.
Le premier centre de lutte contre le cancer en Europe mise sur l'innovation

Le premier centre de lutte contre le cancer en Europe mise sur l'innovation
Crédit photo : phanie

Le directeur général, le Pr Alexander Eggermont, poursuit son idée de faire de Gustave-Roussy un centre de l’innovation. Il a modifié son unité d’essais précoces en véritable département il y a 5 ans. Ce qui a eu pour effet de quadrupler son activité dans ce domaine et d’en faire bénéficier plus de 1 000 patients en 2016.

« Il y aura de moins en moins d’interventions de routine à l’institut Gustave-Roussy pour privilégier les actes innovants. » Et de citer pour l’exemple « des programmes de chirurgie cervicofaciale et pelvienne parce qu’on peut transformer une chirurgie mutilante de grande ampleur en chirurgie d’invasion minimale. On n’augmente pas le taux de guérison, mais on améliore la vie en réduisant la mutilation ». Ou encore des « programmes de radiologie interventionnelle quand elle peut remplacer des actes de chirurgie » et des « technologies pour remplacer la radiothérapie dans les métastases hépatiques, les tumeurs difficiles dans le pelvis et surtout les métastases dans la colonne vertébrale ».

Pour le Pr Eggermont, rendre accessible l’innovation aux patients doit être le cheval de bataille de tous les grands instituts, ce qui les engage à lutter contre tout ce qui ralentit cet accès. C’est pourquoi il prône une simplification administrative pour mettre en place ces programmes innovants, et un retour des spécialistes dans les différentes instances, écartés par crainte de liens d’intérêt avec l’industrie pharmaceutique. « Je suis viscéralement opposé à cette règle, c’est un scandale d’avoir des non-spécialistes dans des dossiers où nous avons besoin d’une opinion éclairée pour affiner un protocole. Nos travaux sont alors jugés par des gens qui ne connaissent rien au terrain. Placer des amateurs partout dans le système va le ralentir, tuer la compétitivité française et ce sera la catastrophe parce qu’au final cela réduit l’accès à l’innovation par les patients. »

M. M.

Source : Le Quotidien du Pharmacien: 3397