Marché bucco-dentaire

Eludril Gé : la stratégie de l’autogénérique

Publié le 08/09/2011
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Depuis 43 ans, Eludril fait partie de ces traitements efficaces dont la notoriété n’est plus à faire. Génériqué depuis avril 2009, il reste un produit incontournable pour nombre d’utilisateurs. Aujourd’hui Pierre Fabre décide de ne conserver que la référence autogénérique Eludril Gé, identique au princeps.
Pas de changement pour le patient, mais un plus pour le pharmacien

Pas de changement pour le patient, mais un plus pour le pharmacien
Crédit photo : bsip

LA STRATÉGIE est originale. Les Laboratoires Pierre Fabre font évoluer leur portefeuille bucco-dentaire. Possesseur depuis plus de quarante ans d’Eludril, génériqué depuis 2009 et autogénériqué sous le nom de Soludril depuis l’an dernier, le groupe fait le choix d’abandonner le princeps au profit de l’autogénérique, identique en tout point au médicament de référence. Un autogénérique qui prend désormais le nom d’Eludril Gé.

« Eludril 90 ml est passé très près du TFR. Avec Eludril Gé 90 ml, ce risque n’existe plus pour le pharmacien qui peut ainsi améliorer sa marge et travailler à atteindre son objectif générique tout en honorant les prescriptions en nom de marque. De plus, avec un générique qui porte le même nom que le princeps, les explications à fournir aux patients sont réduites, il s’agit bien du même produit. Enfin, il n’a qu’un seul stock à gérer », explique Jacques Chevallet, directeur de Pierre Fabre Santé.

Les chirurgiens-dentistes sont les premiers prescripteurs d’Eludril et les Laboratoires Pierre Fabre comptent bien poursuivre la visite médicale auprès de ces professionnels de santé, tout en contribuant à la prise en charge des problèmes bucco-dentaires. Comme Soludril Gé, Eludril Gé bénéficie d’un remboursement à 15 % par la Sécurité sociale. Il est proposé 25 % moins cher que le princeps, soit à 2,35 euros.

Expertise.

« 65 % des bains de bouche et 29 % des produits bucco-dentaires sont vendus en officine, la pharmacie doit donc renforcer sa place dans ce domaine d’expertise. Si certaines marques ont des stratégies multicartes, ce n’est pas notre cas. Nous croyons que l’officine doit avoir ses propres marques », note Jacques Chevallet. Le laboratoire développe également deux références OTC. Rebaptisés EludrilPRO, les bains de bouche de format 200 ml et 500 ml sont désormais en vente libre en officine, faisant appel à l’expertise et au conseil du pharmacien. Leur prix conseillé est respectivement de 7 euros et 12 euros.

Les ventes d’Eludril Gé dans le groupe de produits à base de chlorhexidine et chlorobutanol devraient se maintenir à 60 %. À fin avril, Eludril représentait 40 % du marché et Soludril 20 % (les 40 % restants étant répartis entre les neuf génériques du princeps). Soit un chiffre d’affaires annuel de 22 millions d’euros pour 16 millions d’unités (CMA avril 2010). Les Laboratoires Pierre Fabre misent sur une communication vers les officines, via notamment ses 123 délégués pharmaceutiques, et vers les chirurgiens-dentistes par le biais de la visite médicale. « Les professionnels de santé sont les plus à même d’accompagner les patients, nous ne ferons donc pas de campagne télévisée. »

D’après une conférence de presse des Laboratoires Pierre Fabre.
› M. M.

Source : Le Quotidien du Pharmacien: 2856