Rhumatisme psoriasique et rectocolite hémorragique

Deux nouvelles AMM pour Xeljanz

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Publié le 04/02/2019
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Mis à disposition en France en 2017 dans le traitement de la polyarthrite rhumatoïde (PR), Xeljanz (citrate de tofacitinib) inhibiteur de JAK a obtenu deux nouvelles extensions d'indications : une dans le traitement du rhumatisme psoriasique en juin 2018 et une dans celui due la rectocolite hémorragique (RCH) en juillet 2018.

Depuis les années 2 000 avec l'arrivée des anti-TNF (Tumor necrosis factor) la compréhension des pathologies, notamment au niveau moléculaire, et les progrès thérapeutiques ont été considérables. Ces traitements ciblent le TNF, une protéine importante dans la genèse et la pérennisation de l'inflammation.

Plus récemment, une nouvelle étape a été franchie avec la mise à disposition des inhibiteurs des Janus Kinases (JAK) administrés par voie orale. Xeljanz est le seul inhibiteur JAK1 et JAK3 sélectif et réversible à posséder des indications dans trois pathologies. Il se présente sous forme de comprimé dosé à 5 mg de tofacitinib ; le schéma posologique recommandé est de 5 mg deux fois par jour pour la polyarthrite rhumatoïde et le rhumatisme psoriasique, et 10 mg deux fois par jour en phase d'induction dans la rectocolite hémorragique. Le rhumatisme psoriasique est une forme assez particulière de rhumatisme inflammatoire chronique de type auto-immune. L'efficacité et la sécurité du tofacitinib ont été évaluées dans deux essais de phase III randomisés en double aveugle contrôlés contre placebo. La Commission considère que sa place se situe principalement après échec d'au moins un anti-TNF, en association au MTX. La rectocolite hémorragique peut toucher l'ensemble du côlon et fait partie des maladies intestinales chroniques de l'intestin (MICI) caractérisées par une hyperactivité du système immunitaire digestif. Le tofacitinib est la première molécule orale dont le profil d'efficacité lui a permis d'obtenir une AMM dans cette pathologie sous forme modérée à sévère. Il a fait l'objet de trois études multicentriques randomisées en double aveugle et contrôlées contre placebo : deux études d'induction identiques suivies d'une étude d'entretien. Les résultats montrent que l'efficacité du traitement se maintient dans le temps et qu'il peut être utilisé seul (monothérapie) sans corticoïdes ni immunosuppresseurs, ce qui limite le risque infectieux et les pertes de réponse.

Les indications dans le RhumPso et la RCH sont non remboursables et non agréées à la date du 29 janvier 2019 (demandes d'admission à l'étude). Les infections graves les plus fréquemment rapportées au cours des traitements par Xeljanz sont la pneumonie, la cellulite, le zona, les infections des voies urinaires, la diverticulite et l'appendicite.

D'après une conférence de presse de Pfizer.

Christine Nicolet

Source : Le Quotidien du Pharmacien: 3492