Culture et diététique

Dessine-moi une betterave

Publié le 27/05/2013
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SAVEZ-VOUS que seulement 10 % des Français et 1 % des Françaises mangent trop de féculent ? De là à penser que nos concitoyens ne consomment pas assez de pain, de pâtes ou de riz, il n’y a qu’un pas que les diététiciens du programme NutriNet n’ont pas hésité à franchir. Tel est en effet l’un des récents résultats de la grande enquête nutritionnelle lancée en 2009. Car si le slogan « Mangez cinq fruits et légumes par jour » a désormais pénétré la conscience collective - sans toutefois modifier significativement le contenu de nos assiettes -, le message du Programme national de nutrition santé (PNNS) qui recommande de manger des féculents « à chaque repas » semble pour l’heure moins populaire… Résultat ? On est bien loin des 2,5 portions de féculents par jour conseillées. Mauvaise connaissance des qualités diététiques des aliments ou méconnaissance tout court des aliments ? On est en droit de s’interroger au vu des résultats d’une autre étude menée, elle, auprès de 910 écoliers âgés de 8 à 12 ans par l’Association santé environnement France (ASEF). Les enfants, auxquels on a demandé d’identifier des légumes et des fruits ont en effet composé une belle salade ! S’ils reconnaissent sans mal la poire, la carotte ou la pastèque, ils sont, 9 fois sur 10, incapables de mettre un nom sur la betterave. Et pour un tiers d’entre eux, les silhouettes d’un poireau, d’une courgette, d’une figue ou d’un artichaut restent des énigmes de la nature. C’est bien sûr en cuisine qu’il faut aller chercher les causes de cette ignorance relative. Car le recours de plus en plus fréquent aux plats préparés, aux surgelés et au micro-onde empêche nos chères têtes blondes d’apercevoir seulement la vraie nature des aliments. Me croirez-vous enfin si je vous dis que l’enquête de l’ASEF a aussi recueilli ces jolies perles de la gastronomie infantile : « Les pâtes, ça pousse où ? », « Le poisson pané, c’est du poulet, non ? », « il y a du lait dans le yaourt ? ». Au « Quotidien », on n’a pas l’habitude de vous faire avaler n’importe quoi !

› DIDIER DOUKHAN

Source : Le Quotidien du Pharmacien: 3010