Rapport Yéni 2010 sur les traitements antirétroviraux

Des recommandations innovantes

Publié le 20/09/2010
Article réservé aux abonnés
L’édition 2010 du rapport Yéni innove largement cette année : allant au-delà de simples modifications dans les stratégies de traitement antirétroviral, il impulse une dynamique nouvelle à la politique de réduction des risques et au regard porté sur l’infection par le VIH.
De nouvelles stratégies contre le virus du sida

De nouvelles stratégies contre le virus du sida
Crédit photo : BSIP 1997 #0241897

DANS L’ATTENTE du Plan national de lutte contre le sida 2010-2015, le rapport Yéni formule des recommandations originales : élargissement du dépistage, introduction précoce du traitement, nouvelles stratégies de prophylaxie de l’infection.

Dépistage tous azimuts

Face aux 7 000 à 8 000 nouvelles infections annuelles par le VIH, le Rapport Yéni propose de généraliser le dépistage de l’infection à l’ensemble de la population âgée de 15 à 70 ans - sans exclure un dépistage ciblé des personnes exposées. Cette stratégie, appliquée de façon indépendante du risque d’exposition ou de contamination virale, est vécue de façon moins stigmatisante, notamment chez des sujets gênés d’évoquer des questions liées à leur sexualité.

Traitement plus précoce

Comme le préconisent les recommandations nord-américaines, le seuil d’instauration du traitement antirétroviral (si le patient adhère à cette prescription) devrait passer de moins de 350 lymphocytes CD4/mm3 à la tranche 350-500 CD4/mm3. Le choix des traitements est modifié par rapport à l’édition précédente. À titre d’exemples, le darunavir (Prézista) compte désormais, avec l’atazanavir (Reyataz) et l’association lopinavir-ritonavir (Kalétra), au nombre des trithérapies de première intention et l’intérêt des associations abacavir-lamivudine (Kivexa) et ténofovir-emtricitabine (Truvada) reste confirmé.

Risque sexuel : une gestion pragmatique

La réduction des risques sexuels (RdRs) passe par un meilleur contrôle de la charge virale lorsque le préservatif n’est pas utilisé : elle constitue donc une indication des antirétroviraux chez des sujets ayant plus de 500 lymphocytes CD4/mm3 puisqu’une corrélation forte est démontrée entre la virémie plasmatique et le risque de contamination. Corrélât : le Rapport souligne la nécessité de répondre à un désir d’enfants et de faciliter la procréation naturelle y compris au sein des couples sérodiscordants. Le risque de transmission du VIH est très faible dès que la charge virale est indétectable, un objectif aisé à atteindre avec les antirétroviraux actuels et il faut savoir aider le couple à repérer la période d’ovulation pour limiter les rapports non protégés à ce moment précis.

› NICOLAS TOURNEUR

Source : Le Quotidien du Pharmacien: 2774