Les vêtements des soignants porteurs de germes

Des blouses blanches pas si blanches

Publié le 19/09/2011
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LA BLANCHEUR immaculée de vos blouses de potard serait-elle trompeuse ? Peut-être bien. Des chercheurs israéliens du service de maladie infectieuse de l’hôpital Shaare Zedek de Jérusalem se sont pour leur part intéressés à la propreté des blouses du personnel soignant hospitalier (cf. « Le Figaro » du 16/09/11). Et ce qu’ils ont vu dans le microscope a de quoi faire frémir… Sur les 135 blouses examinées, 40 % étaient porteuses d’une bactérie pathogène et même 10 % hébergeaient deux ou trois germes différents. Ces observations, qui montrent également que les vêtements des infirmières sont ceux qui récupèrent le plus de bactéries résistantes aux antibiotiques, ont permis d’identifier 32 cas de staphylocoques dorés résistants sur les 238 prélèvements réalisés. La peur de la blouse blanche serait-elle justifiée ? Quoi qu’il en soit, l’étude des infectiologues israéliens ne s’arrête pas là. Les chercheurs sont en effet passés côté buanderie pour étudier la fréquence de lavage des blouses. Ils ont ainsi découvert que 40 % des soignants gardaient leur blouse au moins deux jours de suite. Facteur aggravant lorsqu’on observe que 29 % d’entre eux sont porteurs de germes contre 8 % de leurs collègues qui changent de vêtement professionnel chaque jour. Les auteurs concluent également que, en ne lavant leur blouse que tous les deux jours, les praticiens multiplient par trois le risque de véhiculer des bactéries résistantes. Bien sûr, me direz-vous, l’environnement microbien des officines n’est pas celui de l’hôpital. N’empêche, la question me démange : à quelle fréquence mettez-vous votre blouse au panier à linge ?

› DIDIER DOUKHAN

Source : Le Quotidien du Pharmacien: 2859