Cancer

Comment faire face à l'explosion des coûts

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Publié le 05/03/2020
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Le coût du cancer est de 28 milliards en 2017, soit 8 milliards de plus qu'en 2004, selon une étude du cabinet Asterès. Une hausse liée à une augmentation de l’incidence des cancers, aujourd’hui mieux dépistés et mieux traités, mais aussi à la flambée des prix des anticancéreux.
David Khayat

David Khayat
Crédit photo : STEF/PHANIE

Entre 2004 et 2017, le coût du cancer est passé de 20,3 à 28 milliards d’euros, selon une étude menée par le cabinet Asterès pour l’Institut international de cancérologie, fondé par le Pr David Khayat, oncologue à l’origine du plan cancer en 2003.

« Cette augmentation s’explique surtout par une hausse de l’incidence du cancer, avec près de 400 000 cas en 2017, soit + 44 % par rapport à 2004 », précise l'étude. Quatre cancers sont prépondérants : cancer du sein, du poumon, de la prostate et cancer colorectal. Ensemble, ils représentent près de 40 % des cas de cancer diagnostiqués sur l’année. Cette croissance de l’incidence semble largement liée à un meilleur dépistage et des diagnostics plus précoces, comme en témoigne la baisse de la mortalité : 150 000 décès étaient dus au cancer en 2017, soit une baisse de 2 % par rapport à l’année 2004.

Dépenses liées aux soins

L'étude indique aussi que ce sont les dépenses liées aux soins, et notamment à l’hospitalisation et aux médicaments, qui ont le plus augmenté entre 2004 et 2017 (+ 50 %). Cette hausse s’explique par « l’apparition de traitements plus efficaces, mais aussi plus chers et par un plus grand nombre de patients traités », analyse Nicolas Bouzou, président du cabinet Asterès, dans un article du « Journal du Dimanche » (JDD).

De son côté, David Khayat alerte les autorités sur l’envolée du prix des anticancéreux en France. Selon l'oncologue, le risque d’une médecine à deux vitesses est réel. Il faut « repenser les modalités de fixation du prix des médicaments » afin d’inciter les laboratoires à « fournir les meilleurs traitements au plus grand nombre tout en garantissant la pérennité de leur activité de recherche et de développement », propose-t-il dans le JDD. Parmi les pistes évoquées : l’instauration d’un remboursement conditionné à l’efficacité du traitement sur des groupes de patients, comme c’est déjà le cas en Allemagne ou aux États-Unis.

Charlotte Demarti

Source : Le Quotidien du Pharmacien: 3584