Une campagne pour la contraception

Briser les stéréotypes chez les 20-35 ans

Publié le 31/10/2011
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L’Institut national de prévention et d’éducation à la santé (INPES) et le ministère de la Santé lancent une campagne « Contraception » pour interpeller les femmes de 25-35 ans qui prennent la pilule et rappeler qu’en cas d’oublis fréquents, d’autres modes de contraception peuvent être envisagés.
Pour une contraception mieux adaptée

Pour une contraception mieux adaptée
Crédit photo : phanie

NORA BERRA, secrétaire d’État à la Santé, l’a affirmé lors du lancement de la campagne : on ne peut réduire le problème de la contraception « au seul problème de l’accès aux moyens de contraception ». Ce, d’autant que l’amélioration du recours à la contraception, depuis 30 ans, « n’empêche pas que le taux de grossesses non désirées reste élevé (21 %), notamment chez des femmes sous pilule ». La campagne s’adresse particulièrement aux femmes entre 20 et 35 ans qui utilisent un contraceptif oral. Dans 42,3 % des cas, la prise d’une contraception d’urgence est liée chez les 20-24 ans à un oubli de pilule.

« La problématique n’est pas tant celle de la disponibilité de méthodes efficaces que celle des difficultés que rencontrent les femmes dans la gestion quotidienne de la contraception orale », souligne l’INPES. La campagne tente de les amener à réfléchir à l’adéquation de leur contraception par rapport à leur situation personnelle. Le constat est celui d’un parcours contraceptif « trop stéréotypé » : en France, les femmes les plus jeunes (15-19 ans) entrent dans la sexualité avec le préservatif, qu’elles abandonnent ensuite progressivement au profit de la pilule, le contraceptif le plus utilisé par les moins de 35 ans (70,8 % des femmes de cette tranche d’âge). Le recours à la pilule diminue ensuite au bénéfice du dispositif intra-utérin (DIU ou stérilet), méthode de contraception plébiscitée à partir de 45 ans.

Ce parcours contraceptif stéréotypé est parfois inadapté à la vie affective et sexuelle des femmes. C’est le message que tentera de faire passer le spot diffusé jusqu’au 20 novembre à la télévision, du 2 au 29 novembre au cinéma et jusqu’au 18 novembre sur Internet. Sur le ton de l’humour, il évoque la difficulté à prendre au quotidien un contraceptif – en cas de hold-up par exemple – et se conclut par ces mots : « Certaines femmes pensent à leur pilule quoi qu’il arrive. Si vous avez tendance à l’oublier, il y a d’autres contraceptifs plus adaptés. Parlez-en avec un professionnel de santé. Plus d’informations sur www.choisirsacontraception.fr. »

Une campagne de bannières sur les sites visités par les femmes de 20-35 ans va les inciter à aller sur le site, enrichi pour l’occasion et qui propose une information complète sur la contraception. Des annonces presses vont également être largement diffusées dans les magazines féminins, les « people » et les gratuits, tandis qu’une affiche « À chacun sa contraception », tirée à 130 000 exemplaires, va être envoyée à différents lieux de consultation contraception (généralistes, gynécologues, pédiatres, sages-femmes, pharmaciens, maternité, centres de protection maternelle et infantile, centres de planification ou d’éducation familiale). La brochure « Choisir sa contraception » a été actualisée et sera disponible gratuitement sur simple commande à l’INPES.

Pour les pharmaciens.

Un dispositif particulier est prévu pour les professionnels de santé. Un document, « La contraception : comment mieux la personnaliser ? » leur est proposé afin de les aider à aborder la question de l’observance dans le cadre de leur consultation de suivi et à guider les femmes vers un choix qui leur convient (à leur vie affective et sexuelle mais aussi médicalement). Chiffres clés sur la contraception, repères pour la consultation, ressources disponibles : toutes ces informations pratiques sont évoquées dans un document synthétique d’une page. Une carte « Que faire en cas d’oubli de pilule ? » est diffusée aux médecins généralistes, aux gynécologues, aux sages-femmes et aux pharmaciens, qui pourront la remettre lors de la prescription ou de la délivrance de la pilule. Elle constitue un aide-mémoire pratique et facile à conserver, du fait de son format carte de crédit.

› Dr LYDIA ARCHIMÈDE

Source : Le Quotidien du Pharmacien: 2871