L’hypothèse de la castration médicamenteuse

Autopsie d’une voix en or

Publié le 10/03/2011
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(FILES) Pop megastar Michael Jackson, wearing no wedding ring, points to fans during the Sony...

(FILES) Pop megastar Michael Jackson, wearing no wedding ring, points to fans during the Sony...
Crédit photo : AFP

MICHAEL JACKSON aura-t-il été le dernier castrat de l’histoire de la musique? C’est en tout cas la thèse soutenue par le Pr Alain Branchereau dont le livre « Michael Jackson, le secret d’une voix* » est paru hier. Selon le médecin mélomane, qui n’a découvert le phénomène Jackson qu’après sa mort, la voix exceptionnelle de la pop star qui balaye trois octaves sans douleur n’est pas compatible avec les standards de la physiologie. L’amateur d’opéra baroque s’en dit vite convaincu, Michael Jackson a un organe de castrat. Son explication tient en deux ou trois arguments. À la puberté, le jeune prodige souffre d’une acné sévère que lui-même, mais aussi son impresario de père, vivent très mal. Au début des années 1970, la cyprotérone, le premier antiandrogène, est justement à l’essai aux États-Unis. Il n’est pas destiné à cela, mais on remarque ses effets réparateurs sur l’acné. Faisant d’une pierre deux coups, des apprentis médecins auraient donc administré la molécule miracle au chanteur de l’âge de 12 ans jusqu’à ses 20 ans. Castration médicamenteuse, donc. Résultats ? Non seulement les boutons disparaissent, mais la voix d’enfant est conservée au-delà des espérances. Sans compter, malheureusement, quelques effets annexes plongeant pour longtemps la star mondiale aux allures androgynes dans la quête douloureuse de son identité sexuelle. Comme le célèbre faon qui perdait sa maman dans les flammes de la forêt, celui qu’on surnommait Bambi semble avoir, lui aussi, vécu le traumatisme originel commun aux grandes destinées.

* « Michael Jackson, le secret d’une voix », Guy Trédaniel Éditeur, Éditions Frison-Roche.
› DIDIER DOUKHAN

Source : Le Quotidien du Pharmacien: 2818