Les textes de loi qui manquaient à la mise en place de la dispensation protocolisée par le pharmacien, en cas d'angine et de cystite, viennent d'être publiés. Autre publication : celle du protocole permettant aux officinaux de renouveler un traitement de rhinoconjonctivite allergique saisonnière.
Deux protocoles de coopération concernant la prise en charge de certaines pathologies bénignes par le pharmacien (ou par l’infirmier), avec prescription de médicaments disponibles sur ordonnance, viennent d’être publiés au « Journal officiel » du 8 mars. Ils concernent « la prise en charge de l’odynophagie (maux de gorge avec difficulté à déglutir) chez les patients de 6 à 45 ans » et de « la pollakiurie et de la brûlure mictionnelle chez la femme de 16 à 64 ans ». Un troisième protocole a été défini non pas pour la prise en charge, mais pour le « renouvellement par le pharmacien (ou infirmier) du traitement de la rhinoconjonctivite allergique saisonnière pour les patients de 15 à 50 ans ».
Attention toutefois : ces protocoles ne peuvent se faire qu’entre des médecins généralistes et des pharmaciens (ou infirmiers) qui « font partie de la même équipe pluridisciplinaire, de la même maison de santé ou du même centre de santé et qui partagent un logiciel commun labellisé " dossier patient informatisé " par l’ASIP », précisent les textes. Philippe Besset, président de la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France (FSPF), souligne le paradoxe de cette restriction : « cette obligation rend le protocole inapplicable, car à ce jour, aucune pharmacie, excepté une seule, ne dispose d’un tel logiciel partagé avec le médecin ! », dénonce-t-il.
Dans ces protocoles très détaillés, on retrouve tout ce qu’est habilité à faire ou ne pas faire le pharmacien : les tests qu’il peut réaliser (score de Mac Isaac, TROD angine en cas d’odynophagie ; contrôle de la température, percussion des fosses lombaires et bandelette urinaire en cas de pollakiurie/brûlure mictionnelle), les conseils à délivrer, les médicaments qu’il a droit de prescrire (paracétamol, antibiotiques adaptés), ainsi que la possibilité de prescrire un jour d’arrêt de travail. Y sont également précisés le contenu et la durée de la formation qu’il devra suivre avant de pouvoir mettre en place ces protocoles (formation de 10 heures pour l’odynophagie, de 4 heures pour la pollakiurie/brûlure mictionnelle).
En ce qui concerne la rhinoconjonctivite allergique saisonnière, le protocole autorise le pharmacien à renouveler à l’identique le traitement de la pathologie : antihistaminique de 2e génération, corticoïdes locaux ou cromoglycate de sodium en pulvérisation intranasale, antihistaminique intra-oculaire, cromone intra-oculaire, pour la durée habituelle des symptômes. Il devra suivre une formation de 5 heures.
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Françoise Amouroux
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