REGROUPEMENT d’officines, création de maisons de santé, télémédecine, nous avons récemment évoqué quelques-uns de ces remèdes à la désertification rurale (voir le « Quotidien » du 15 décembre 2011). Mais une adjointe à la santé du maire de Dijon a eu, la semaine dernière, une nouvelle idée pour pallier la pénurie de prescripteur dans les campagnes. La médecine rurale est aux abois ? Tournons-nous vers les vétérinaires ! Propose en substance l’élue PS… Qui est aussi pharmacienne. Pour Françoise Tenenbaum, cela coule presque de source : « En Bourgogne où il y a des déserts médicaux, je me suis rendu compte qu’il y avait de vrais médecins dans les territoires, ce sont les vétérinaires, qui peuvent intervenir en urgence. C’est une idée personnelle qui n’engage que moi », s’empresse-t-elle d’ajouter. Pour les vétérinaires bourguignons, ce projet est à la fois « irréaliste et dangereux ». Quant aux médecins de Côte-d’Or (enfin ceux qui restent) ils préfèrent prendre la chose « avec humour » : « C’est un pavé dans la marre et ça fait bouger les canards. On en retiendra les bonnes intentions », déclare Jean-Pierre Mouraux, président du Conseil de l’Ordre des médecins de Côte-d’Or. Plus sérieuse dans son commentaire, l’ARS de Bourgogne se contente, elle, de préciser que « le projet n’a été évoqué ni de près ni de loin dans le plan régional de santé ». Autrement dit, « chacun son métier, les vaches seront bien gardées ».
Les vétérinaires anglais ne disent pas autre chose. Ils viennent de tirer un signal d’alarme : « L’administration de médicaments humains à des chiens et des chats peut sérieusement mettre en danger leur santé » préviennent les professionnels qui constatent que de plus en plus de maîtres, rebutés par les tarifs des consultations vétérinaires, soignent leurs animaux à l’aide de médicaments humains. Finir par confondre art vétérinaire et médecine humaine, voilà qui serait bien bête.
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