UNE FOIS n’est pas coutume, dans son édition d’avril le magazine « Que Choisir » ne s’en prend pas aux pharmaciens. Ce serait même plutôt le contraire. Dans un article intitulé « Antibiorésistance : l’Europe doit résister au lobby », l’association de consommateurs dénonce clairement le rôle des vétérinaires dans l’augmentation des résistances bactériennes et désigne les officinaux comme les légitimes dispensateurs des antibiotiques destinés à l’animal. « L’an dernier, écrit le magazine, alors que « Que Choisir » publiait des résultats inquiétants sur la viande de volaille, les autorités françaises cédaient au lobby des vétérinaires et des éleveurs les plus productivistes en accouchant d’une loi de modernisation agricole et d’un plan Ecoantibio 2017 timorés. Pourtant, des éleveurs ont démontré que l’élevage sans antibiotiques était possible. » Et l’association de consommateurs d’enfoncer le clou en appelant la Commission européenne à adopter une réglementation plus contraignante qui devrait, selon elle, « imposer le découplage entre la prescription des antibiotiques par les vétérinaires et leur vente, qui devrait être réservée aux pharmaciens. Ce conflit d’intérêts n’incite pas à la modération. » Voilà qui est dit… et entendu, car l’appel de l’UFC-Que Choisir n’est pas passé inaperçu chez les vétos. L’article de l’association est en effet largement cité dans l’édition du 3 avril de la « Semaine vétérinaire ».
Le 12 avril, l’eurodéputée Françoise Grossetête, membre de la Commission de l’environnement, de la santé publique et de la sécurité alimentaire, rendra un projet de rédaction du règlement européen qui s’imposera aux États pour 10 ans en matière de médicament vétérinaire. Quelle place prendra le découplage entre la prescription et la délivrance des antibiotiques au sein de la version finale du texte ? Nul ne le sait encore. Quoi qu’il en soit, ce rapport devrait être revisité en juin et juillet puis présenté en séance plénière en novembre prochain. À suivre donc.
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