Carte de visite du virus IAHP et espèces à risques
L’influenza aviaire est une maladie virale respiratoire hautement contagieuse qui touche non seulement les oiseaux sauvages (notamment canards, oies, mouettes, cygnes etc.) mais aussi les oiseaux domestiques (poules, canards, dindes).
Le virus influenza responsable présente de nombreux sous-types (par ex. H5N1, H5N8…) à évolution génétique rapide. Selon la gravité de la maladie, on distingue l’influenza aviaire faiblement pathogène (IAFP) relativement bénin et l’influenza aviaire hautement pathogène (IAHP) qui occasionne des taux de mortalité importants. L’épidémie actuelle d’IAHP est due au virus influenza de type A/H5N1.
Ce virus peut occasionnellement affecter un grand nombre de mammifères domestiques ou sauvages (chiens, chats, porcs, renards, phoques…), mais aussi l’Homme, ce qui en fait une zoonose particulièrement surveillée.
Quel statut pour la France concernant la grippe aviaire ?
Au terme d’une intense campagne de vaccination (plus de 50 millions de canards vaccinés à la fin de l’été 2024), et en l’absence de nouveaux foyers depuis plusieurs mois, la France avait été déclarée indemne d’IAHP le 18 décembre 2024. Cependant, l’apparition de 2 foyers les 27 et 28 décembre dans l’Eure et le Calvados avait temporairement fait perdre ce statut. Des mesures sanitaires efficaces ont rapidement été prises, permettant de retrouver un statut indemne d’IAHP le 5 février 2025.
Est-ce vrai qu’une épidémie de grippe aviaire se propage chez les vaches laitières aux USA ?
Pour la première fois, depuis avril 2024, la grippe aviaire a été détectée dans plusieurs centaines d’élevages de vaches laitières aux États-Unis. Une soixantaine de personnes au contact des animaux ont été contaminées, dont une est décédée. Toutefois aucune transmission interhumaine n’a été mise en évidence jusqu’à présent. Début 2025, on dénombrait 925 élevages bovins contaminés dans 16 états.
Comment se transmet la maladie ?
Chaque épidémie débute avec la transmission du virus des oiseaux sauvages (notamment migrateurs) aux oiseaux domestiques et aux élevages de volailles par contact direct. La contamination inter-élevage se fait via les fientes, le fumier ou le transport accidentel de matières infectieuses par le personnel ou le matériel d’élevage et de transport.
Dans le cas de l’épidémie touchant les élevages de bovins laitiers américains, les analyses génétiques des virus ont établi qu’elle provenait d’une même transmission à partir d’un oiseau. C’est le transfert de vaches entre différents élevages qui a permis sa propagation dans plusieurs états.
La transmission des virus influenza aviaires à l’Homme est rare. Elle s’effectue principalement par voie respiratoire dans les élevages de volailles (via les fientes sèches pulvérisées et les excrétions respiratoires des animaux malades). Il n’y a pas de transmission par les viandes cuites ou les produits alimentaires issus des animaux malades. La transmission du virus d’une personne contaminée à son entourage est exceptionnelle.
Le lait de vache peut-il contenir le virus de la grippe aviaire ?
Aux États-Unis, des analyses effectuées en 2024 dans le cadre de l’épidémie touchant les vaches laitières ont mis en évidence que le lait cru pouvait contenir des traces d’ARN viral, voire le virus entier. Sur les 275 échantillons de lait cru testés par la FDA, 158 étaient positifs pour des fragments viraux et 39 contenaient le virus entier. En conséquence, aux États-Unis, il existe un risque de contamination en buvant du lait cru. (Attention, à ce jour, en France aucun cas de transmission du virus aux bovins n’a été signalé, donc il n’y a pas de risque de contamination par consommation de lait.)
Toutefois la « pasteurisation flash » du lait (72 °C pendant 15 secondes) a été testée avec succès et permet de détruire le virus A/H5N1.
Quel est l’état du risque actuel en France ?
Le niveau de risque pour la santé humaine est qualifié de « faible » par l’OMS et le Centre européen de prévention et de contrôle des maladies (ECDC). Il est évalué comme « faible à modéré » pour les personnes les plus exposées (élevages de volailles).
En revanche, en ce qui concerne la santé animale, le statut indemne d’IAHP actuel de la France n’a pas de lien avec le niveau de risque, indique la DGAL, niveau de risque qui reste à son plus haut niveau, c’est-à-dire niveau « élevé », décrété le 9 novembre dernier, du fait du risque d’importation du virus par les oiseaux migrateurs.
Quelle est la conduite à tenir en cas d’exposition au virus de la grippe aviaire ?
Le ministère de la santé synthétise dans son site sante.gouv.fr des informations utiles pour reconnaître les principaux symptômes et réagir en conséquence :
En cas d’exposition à des animaux infectés ou à un environnement contaminé (éleveurs, techniciens d’élevage, vétérinaires, etc.) et en cas d’apparition de symptômes (même légers, tels que la fièvre, des maux de tête, des douleurs musculaires, la toux, de l’essoufflement, une conjonctivite), il est recommandé de surveiller son état de santé pendant 10 jours et de :
• Prendre immédiatement attache avec un médecin en lui précisant avoir été en contact avec des animaux infectés ou suspectés de l’être, afin qu’il prescrive un test PCR ;
• Appliquer les gestes barrières : port du masque, lavage des mains fréquent, aération régulière, désinfection des surfaces, etc.
La gestion de la grippe aviaire s’inscrit parfaitement dans l’approche « One Health » (une seule santé) des maladies zoonotiques, en conduisant à une action coordonnée des autorités en santé humaine et animale. La surveillance des élevages, les mesures de biosécurité et la vaccination des animaux constituent le fondement de la lutte contre l’IAHP.
Références :
1. https://www.sante.fr/decryptage/nos-reponses/la-grippe-aviaire-qui-touc…
2. https://sante.gouv.fr/actualites/presse/communiques-de-presse/article/v…
3. https://www.depecheveterinaire.com/iahp-la-france-retrouve-le-statut-in…
4. https://www.woah.org/fr/maladie/influenza-aviaire/
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